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LE PONT - V. Hugo, Les Contemplations, livre VI (commentaire)

Publié le 21/02/2011

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hugo

J'avais devant les yeux les ténèbres. L'abîme Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime Était là, morne, immense ; et rien n'y remuait. Je me sentais perdu dans l'infini muet. Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile, On apercevait Dieu comme une sombre étoile. Je m'écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait, Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît, Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches, Bâtir un pont géant sur des millions d'arches. Qui le pourra jamais ? Personne ! 0 deuil ! effroi ! Pleure ! — Un fantôme blanc se dressa devant moi Pendant que je jetais sur l'ombre un oeil d'alarme, Et ce fantôme avait la forme d'une larme ; C'était un front de vierge avec des mains d'enfant ; Il ressemblait au lys que sa blancheur défend ; Ses mains en se joignant faisaient de la lumière. Il me montra l'abîme où va toute poussière, Si profond que jamais un écho n'y répond, Et me dit : — Si tu veux, je bâtirai le pont. Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière. Quel est ton nom, lui dis-je. Il me dit : — La prière.

V. Hugo, Les Contemplations, livre VI, décembre 1852.

Vous présenterez l'étude de ce texte sous forme d'un commentaire composé. Vous pourriez étudier, par exemple, comment le rythme, les images, les sonorités rendent sensibles l'effarement devant l'infini et la révélation finale. Ces indications ne sont pas contraignantes, et vous avez toute latitude pour orienter votre commentaire à votre gré. Vous vous abstiendrez seulement de présenter un commentaire linéaire ou de séparer artificiellement le fond de la forme.

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