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Le Préjugé Dans La Nouvelle Héloïse (Rousseau)

Publié le 17/01/2022

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Julie ou la Nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau apparaît comme un condensé de ses différents discours et traités philosophiques. A travers ce roman épistolaire, Rousseau expose à ses lecteurs, grâce à la fiction, ses différentes pensées autour de l’éducation, de la société. Ainsi, malgré le choix d’un registre assez frivole, d’une littérature de femmes, comme l’on se plaisait à penser au XVIIIème siècle, le philosophe propose un véritable traité philosophique, parcourant de multiples thématiques.    Basant sa fiction dans un modèle social semblable à celui dans lequel il évolue, Rousseau s’efforce d’en critiquer certains aspects aliénants et en profite pour tenter de valider sa vision du modèle social parfait. Il établit une dialectique, tout au long de son œuvre, se servant de la société qu’il décrit pour valider celle de Clarens, matérialisation de l’idéal de société primitive qu’il nourrit.
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« concernant les préjugés historiques, que le mythe de Romulus et Remus est très contestable et pour le moins peuréaliste.

Voltaire évoque enfin les préjugés religieux et explique en quoi il est très difficile de s'élever contre eux ; ilssont en effet inculqués dès le plus jeune âge par la nourrice, puis par le précepteur et arrivé à l'âge où l'espritpourraient remettre en cause ces préjugés, la moindre remise en question de ceux-ci, selon Voltaire, provoque lafureur de la société, du voisinage. Ainsi, nous pouvons retenir que pour Voltaire, et dans cette définition du XVIIIème siècle, le préjugé est une opinionsans jugement, inculquée à une personne par un tiers.

Notre époque donne une connotation plutôt péjorative à ceterme, pourtant, Voltaire explique que certains préjugés sont bénéfiques et font la vertu.

Ainsi, on peut inspirer auxenfants ce qu'est le vice et ce qu'est la vertu, alors qu'ils n'en ont, et bien heureusement, pas encore faitl'expérience.

Le préjugé, toujours selon Voltaire, appelle la ratification ; il installe une opinion première, une base dedécouverte qui nécessite forcément une réflexion ultérieure pour être, ou non, validée. b) L'expérience personnelle de Rousseau Jean Jacques Rousseau a été personnellement confronté aux préjugés et à la pression sociale.

Lorsqu'il vivait auxCharmettes, chez Mme de Warens, femme qu'il appela Maman par la suite, il a vécu une expérience similaire à cellede Julie, dans Julie ou la Nouvelle Héloïse.

En effet, cette femme qui a assuré son éducation spirituelle, intellectuellea aussi été sa maîtresse.

Cette relation allait, bien entendu, à l'encontre des règles sociales, en ce que cette femmeétait son aînée de 13 ans, sa tutrice et en quelques sortes sa préceptrice. Ainsi, on peut penser que c'est cette relation ambigüe avec Mme de Warrens, qui a initié Rousseau aux troublesportés par la pression sociale, la pression des mœurs.

On peut aussi voir dans ce roman une transposition del'expérience personnelle de Rousseau, de sa passion en désaccord avec les principes sociaux. De plus, on retrouve dans Julie ou la Nouvelle Héloïse, notamment avec la description que Saint Preux fait del'organisation sociale et de l'économie de Clarens un idéal de société nourrit par Rousseau.

Le philosophe a étépersonnellement confronté à plusieurs situations, en tant qu'observateur ou acteur, qui ont fait germer, dans sonesprit, une pensée politique et philosophique propre.

Il raconte en effet, dans Les Confessions, l'histoire d'un hommeoppressé par la société, et obligé de cacher ses biens : « Il me fit entendre qu'il cachait son vin à cause des aides,qu'il cachait son pain à cause de la taille, et qu'il serait un homme perdu si l'on pouvait se douter qu'il ne mourût pasde faim.

[…] de fut là le germe de cette haine inextinguible qui se développa depuis dans mon cœur contre lesvexations qu'éprouve le malheureux peuple contre les oppresseurs.

Cet homme quoiqu'aisé n'osait pas manger le painqu'il avait gagné à la sueur de son front, et ne pouvait éviter sa ruine qu'en montrant la même misère qui régnaitautour de lui.

» Telle fût la première expérience de Rousseau de la pression sociale et de la tyrannie imposé à l'étatde nature par les codes sociaux. On peut penser que ces différentes expériences ont influencé Rousseau dans sa philosophie sociale, politique etdans l'écriture de Julie ou la Nouvelle Héloïse. c) Opposition entre l'état de nature et les présupposés sociaux chez Rousseau La notion d'état de nature est à la fois centrale et problématique dans la pensée de Rousseau, comme dans celledes Lumières.

Il faut, afin de pouvoir la mettre en opposition aux présupposés sociaux, la définir et comprendrecomment Jean-Jacques Rousseau appréhendait cette notion.

DELOND définit la notion rousseauiste en ces termes :« L'expression état de nature renvoie concurremment au pur ou bien au véritable état de nature stricto sensu danslequel l'être humain vit totalement seul, sans que l'accouplement du mâle et de la femelle débouche sur la formationd'un couple stable, et à l'état sauvage où les hommes se sont rassemblés et paraissent avoir trouvé un nouveléquilibre, ou même à l'âge des cabanes qui voit se développer la sociabilité » . Si cette définition n'éclaircie bien évidemment pas la globalité du concept d'état de nature, elle en jette les bases.Ainsi, l'état de nature, chez Rousseau, est l'état dans lequel l'homme vit seul, indépendant de toute organisationsociale, et donc, à fortiori, de toute pressions et de tous préjugés sociaux.

La cellule familiale, fondement etcondition sine qua non de la pérennité d'une structure sociale, n'a aucune justification dans l'état de nature.

Bienentendu, Rousseau n'est pas dupe et sait que le pur état de nature n'a probablement jamais existé et ne pourrajamais advenir.

Sa visée est plus modeste et plus réaliste ; il pense une évolution pouvant concilier nature ethistoire, liberté et société.

La nature constitue pour Rousseau une référence pour critiquer la société et dénoncer leprogrès, fondé sur l'inégalité et l'ambition individuelle.

Ainsi, en plaçant sur un piédestal ce concept d'état de nature,Rousseau cherche, en prenant le pur, à dénoncer le souillé, la société dénaturée.

Le mensonge apparaît comme un. »

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