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Le Réalisme au théâtre

Publié le 27/03/2012

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Le théâtre participe au mouvement réaliste et naturaliste; mais, il va sans dire, avèc plus de retenue. En effet, les lois particulières du genre dramatique, la brièveté obligée des oeuvres, l'impossibilité pour l'auteur de s'exprimer directement, tout cela limite le réalisme : le cadre ne peut être qu'incomplètement évoqué, les mille détails significatifs que le romancier se plaît à accumuler doivent être retranchés; l'effort du romancier pour rendre la vie totale ne peut ici aboutir qu'à de brèves indications. Le style, enfin, s'il tente de se calquer sur le vrai langage, doit se faire ....

« LE RÉALISME AU THÉATRE 527 relativement bref et dense, et d'autre part l'auteur nè peut sans lourde invraisemblance, .

pour renforcer l'impression de vérité, utiliser les prestiges d'un art qui lui est propre et qu'il serait choquant d'attribuer à ses personnages.

· · Les efforts des romantiques pour créer un théâtre lyrique et philosophique digne de Shakespeare avaient avorté.

Musset, même lorsqu'il eut fait jouer quelques-.

unes de ses pièces, parmi les moins profondes d'ailleurs, resta longtemps peu apprécié.

La bourgeoisie, qui formait alors le vrai public du théâtre, le seul au moins dont le jugement importait, restait fort timorée; ·avec un sens très sûr des caractères propres à l'œuvre dra­ matique, elle se défia longtemps, jusque vers 1890, de l'intrusion au théâtre du lyrisme ou de l'épique; elle n'aurait guère admis sur la scène ce qu'elle était déjà capable de goûter dans le roman.

Ceux mêmes qui étaient heureux de trouver dans cc dernier g\>nre un dépaysement ou une évasion, demandaient en~ore au théâtre une image modérée et juste d'un milieu moyen.

Ce n'est que vers 1900 que le théâtre devint à son tour le prétexte d'une évasion et que le spectateur y vint chercher cette exaltation dans un rêve de grandeur qu'il avait tant appréciée dans l'œuvre de Corneille.

Mais, entre 1850 et 1890, on avait à peu près perdu la notion de cet aspect du plaisir dramatique; on deman­ dait encore au théâtre ce qu'on lui avait demandé depuis Racine, en passant par Marivaux, Voltaire, Sedaine, Beaumarchais même, Étienne, Scribe, l'image plaisante ou émouvante d'une humanité moyenne.

Les aut~urs dramatiques offriront cette image; ils s'efforce­ ront d'y ajouter, pour la rendre plus attachante, les charmes d'une intrigue habilement construite et les ·--jeux d'une idéologie de circonstance.

Notons cependant que le public du Second Empire ne se contente pas de ce réalisme discret; il aime à rire et accueille avec la plus grande faveur les bouffonneries de Meilhac et Halévy, en particulier La belle Hélène (1865), parodie de l'antiquité homérique délicieuse aux oreilles des bourgeois passés par l'enseignement secon­ daire ; ils retrouvaient, devenus brusquement comiques, les personnages légendaires qui avaient peuplé les mornes heures du collège.

Cette lointaine postérité du.

burlesque de Scarron porta beaucoup sur le gros. »

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