Devoir de Philosophie

Le regard critique dans L'immoraliste de Gide

Publié le 17/08/2012

Extrait du document

gide

Il préfère donner une image erronée de lui-même à Marceline plutôt qu'assumer le changement et de le présenter à Marceline. Il préfère dissimuler et crée par la même occasion une distance entre lui et sa femme. On peut parler ici d'ironie, car Michel se dédouble en deux personnages. Le premier celui de l'ancien Michel pour Marceline et l'autre le nouveau Michel pour son évolution personnel. Car, à travers sa relation avec sa femme ce que l'on peut dégager, est bel et bien l'égoïste du personnage principal, ainsi que sa contradiction. C'est vraiment au contact de celle-ci qu'on croit que Michel devient l'immoraliste. Elle est toujours présente pour lui durant toute sa convalescence, tandis que lui trouve la première excuse pour la délaisser lorsqu'elle se meurt. Chez Ménalque, c'est d'une tout autre manière que la critique s'installe. Si Marceline est la moraliste du roman, le véritable immoraliste, c'est Ménalque. Dans ses entretiens avec Michel, on dénote bien la différence entre les deux. Ménalque sait qui il est. Il sait ce qu'il veut et son mode reflète ce qu'il est. Contrairement au héros qui croit savoir qui il est et dont le mode de vie ne reflète pas sa pensée. En se référant à un dialogue des deux hommes, on saisit mieux le non-sens de la pensée de Michel.  – […] Je voulais simplement vous dire que pour quelqu'un qui n'a pas le sens de la propriété, vous semblez posséder beaucoup; c'est grave.  – Que possédé-je tant?  – Rien, si vous le prenez sur ce ton… Mais n'ouvrez-vous pas votre cours ? N'êtes-vous pas propriétaire en Normandie ? Ne venez-vous pas de vous installer, et luxueusement, à Passy ? Vous êtes marié. N'attendez-vous pas un enfant ?  – Eh bien ! [D]is-je impatienté, cela prouve simplement que j'ai su me faire une vie plus « dangereuse « que la vôtre.  – Oui, simplement, redit ironiquement Ménalque […].

gide

« – Eh bien ! [D]is-je impatienté, cela prouve simplement que j'ai su me faire une vie plus « dangereuse » que la vôtre.– Oui, simplement, redit ironiquement Ménalque […].À vrai dire, la vie de Michel n'a rien de simple.

Il a de nombreuses responsabilités et obligations à remplir à l'inverse de Ménalque.

Ce dernier est célibataire et nesemble avoir aucune attache qui puisse l'empêcher de vivre le mode de vie d'immoraliste.

Dans leurs interactions, à quelques reprises, Michel semble sans motsdevant Ménalque.

Lorsque ce dernier lui parle, il ne semble pas apprécier ses propos, mais une fois habituée à ceux-ci, il s'imprègne en lui et essaie de les intégrer,mais Michel n'a pas la vie de Ménalque.

Bien qu'immoraliste, Ménalque est toujours fidèle à lui-même, Il a le même effet que Marceline sur l'opinion du lecteur,quoiqu'étant l'antagoniste de celle-ci, il fait ressortir de Michel le mauvais plus que le meilleur.

Il fait naître chez le lecteur ce « refus d'être complice » avec Michelqui est pourtant le héros et donc le personnage que le lecteur devrait soutenir.

Pourtant, dans L'immoraliste, en le voyant agir à travers le regard d'autres, il n'enressort que ses travers.Bref, L'immoraliste est un roman plein d'ironie qu'on ne dénoterait de prime abord, mais relisant et en analysant le contenue, on peut le percevoir.

Dans une écriturecentrée sur l'individu et le « je », Gide créé une image satirique de lui-même.

En dégageant la satire, on réfute la pensée de Valéry et ce qu'il pensait de L'immoraliste.Dans le protagoniste, il ressort toute l'ironie du personnage et de ce que ce dernier croit être.

En interagissant avec Ménalque et Marceline, on voit bien que sesactions ne suivent pas toujours sa pensée et qu'il est plus centré sur lui-même qu'autre chose.

Michel est une critique de l'individualisme dont les personnagessecondaires du roman viennent renforcer l'ironie.

Il est donc possible de conclure que la tonalité du roman est satirique et que l'analyse permet de faire ressortir ce quifait la satire.

On peut aussi dégager que l'individu semble prendre une place importante dans l'œuvre.

C'est en partant de l'homme, de sa nature, égoïste et altruiste,individuelle et sociale que Gide a pris des positions morales.

Le titre de L'immoraliste prouve bien que la morale est importante à ses yeux.

Quelle place prend-elledans l'œuvre d'André Gide ? Bibliographie GIDE, André, L'immoraliste, Paris, Mercure de France, Folio, 2009[1902], 182 p.GOULET, Alain, « Le récit selon Gide », dans André Gide, le contemporain capital no.

306, Magazine littéraire, Paris, Éditions du Seuil, 1996, p.28-29MOUTOTE, Daniel, Égotisme français moderne, Stendal- Barrès- Valéry- Gide, Paris, Éditons SEDES réunis, 1980, 364 p.REID, Victoria, André Gide et Oscar Wilde [En ligne] http://www.oscholars.com/RBA/sixteen/16.13/rencontres.htm (Site consulté le 12 novembre 2010)ZUBER, Roger, « La satire », dans Dictionnaire des genres et notions littéraires, Paris, Encyclopaedia et Albin Michel, 1997, p.716-720 --------------------------------------------[ 1 ].

Sujet de la dissertation 2[ 2 ].

André Gide et Oscar Wilde [en ligne]Gide, Essais Critiques, p.

852[ 3 ].

Égotisme français moderne p 250[ 4 ].

Égotisme français moderne p256[ 5 ].

L'immoraliste p.39[ 6 ].

« Le récit selon Gide », dans André Gide, le contemporain capital no.

306, Magazine littéraire p.29[ 7 ].

idem[ 8 ].

« La satire », dans Dictionnaire des genres et notions littéraires, p.719[ 9 ].

L'immoraliste p.71[ 10 ].

Ibid p.112-113. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles