Le retour des amants - Une partie de campagne de Maupassant
Publié le 14/09/2018
Extrait du document

Sur l'autre couple, le narrateur adopte un point de vue à la fois limité et précis. Rejetant l'omniscience et l'analyse psychologique, il délègue ses pouvoirs à Henri mais la présence de modalisateurs* (« Henri crut voir», « peut-être », « Henri [ ...] crut distinguer ») ne doit pas faire illusion : le jeune homme sait à quoi s'en tenir sur le comportement des femmes et sur celui de son ami, il est donc capable de repérer les indices qui permettent de deviner ce qui vient de se passer entre Mme Dufour et le canotier et même les sentiments qui
de« Ils étaient bien pâles >> à << qu'on étouffait >>.
d'atteindre une forme d'idéal qui lui est, par nature, inaccessible. Les « désirs infinis de bonheur», les << révélations de poésies surhumaines >> ne peuvent que conduire Henriette à la déception au moment de la retombée dans la réalité. On peut conclure que la jeune fille vient de faire une expérience existentielle en découvrant les limites de la condition humaine, toujours soumise à la loi de la nature. N'oublions pas, toutefois, que le récit n'est pas achevé et que la dernière séquence fournira d'autres indices pour l'interprétation.
La situation de sa mère est tout autre. Rien n'indique qu'elle ait été abusée par ses sens ni qu'elle ait idéalisé l'aventure, au contraire. « Les petits cris >> qu'elle a poussés ont bien été compris par le canotier qui la « lutinait >>

«
les
habitent au moment où ils réapparaissent.
Tout d'abord,
il est clair que le canotier a poussé le> jusqu'à
son point ultime en devenant l'amant de Mme Dufour.
Celle
ci ne répond pas aux appels (pour les mêmes raisons que sa
fille auparavan t), elle rabat sa (vêtement de
dessous, qu'elle portait sous sa ) avant
de sortir de >, > ; sa et son >
(celui de sa fille qui, dans SB,> puis en lui donnant .
Lui-même a un rire à la fois amusé et moqueur, qui montre
qu'il a pris avec elle un plaisir d'un autre ordre.
Le mystère
porte donc non pas sur les sentiments actuels de Mme Dufour
et du canotier mais sur la manière dont s'est déroulée la scène
d'a mour entre des personnages aussi différents par leur phy
sique et leurs motiva tions.
Le lecteur, comme Henri, est placé
en position de voyeur ; le récit grivois, distribuant habile
ment les ellipses narratives et les indices, sollicite sa partici
pation et son imaginatio n sans employer un mot inconvenant.
Faut- il supposer que le canotier, à défaut d'être animé par un
désir violent, s'est intéressé à> plaisait aux hommes: > ...
Le lecteur reste sur l'image comique des deux couples
contrastés marchant l'un derrière l'autre.
Les rapports habi
tuels entre mère et fille sont ici bizarrement inversés: c'e st Hen
riette qui semble rappeler Mme Dufour au devoir, celle-ci,
comme une jeune fille amoureuse, s'attardant volontairement
pour pouvoir donner un dernier baiser en cachette.
Psyc holog ie: des réactions contrastées
Reste à interpréter le malaise de la jeune fille et de son com
pagno n.
On peut faire référence au lieu commun (adapté.
»
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