Le Romantisme

« LE ROMANTISME DES THÉORIES AUX ŒUVRES Une fois retombés les grondements de la puissante tourmente révolutionnaire, l'esprit se met à bouillonner : peu d'époques peuvent, comme ce premier tiers du xzx e siècle, se flatter d'avoir connu une telle effervescence d'idées.

Peu à peu, sous 1 'influence de jeunes écrivains de toutes origines et de toutes tendances, se constitue une école soucieuse de transposer les acquis politiques et sociaux de la Révolution dans le domaine littéraire.

Au nom d'une nou­ velle sensibilité, certains réclament une « Iitté- rature plus vaste, plus libre, plus sentimentale et surtout plus énergique », c'est-à-dire une litté­ rature qui soit, selon le vœu de Madame de Staël, «l'expression de la société».

Romantique n'est plus aujourd'hui qu'un vague qualificatif pour des attitudes exté­ rieures (rêverie, sensibilité , exaltation), la sur­ face d'un vaste mouvement dont les ambitions furent à la mesure de ses créateurs et dans lequel la littérature moderne a puisé maints éléments.

LA GUERRE CIVILE DE LA LITTÉRATURE C'est en ces termes qu'à la veille d'Hernani le journal Le Moniteur présentait l'horizon litté­ raire.

Et de fait, pour qui regarde l'histoire des années 1800-1850, il semble bien que l'on ait affaire à une nouvelle guerre des anciens et des modernes, et que l'opposition ne soit plus seulement esthétique mais aussi politique.

L'ère des découvertes ~1800-1820) Durant les premières années du siècle, les effets de la Révolution se font sentir sur les esprits : depuis son exil suisse de Coppet, Madame de Staël exige une littérature libérée des contraintes du classicisme dont l'effet est d' étouffer de nobles sentiments, de tarir la source des pensées tandis que Chateaubriand jette dans Le génie du christianisme les premiers thèmes spirituels du romantisme.

Mais, en même temps qu'ils revendiquent cette ouverture, les écrivains élargissent l'horizon littéraire en se tournant vers leurs collègues étrangers.

C'est ainsi qu'en 1813 sont publiés les premiers ouvrages qui attaquent de front la citadelle classique.

Trois essais issus du château de Coppet, refuge de Madame de Staël et de ses amis, affirment que Germaine Necker, baronne de Staël en 1792 par Is abey.

(Musée du Louvre, Paris.). »