« Le Savetier et le Financier » de Jean de la Fontaine

« La fable se structure comme un récit avec un schéma narratif, ici tout à fait linéaire et simple. Les vers 1 à 13 situation initiale : présentation des 2 personnages et du lien qui les unis v5 (ils sont voisins) Les vers 14 à 14 élémt perturbateur, c-à-d la proposition faite par le financier au savetier de conservet 100 écusafin de retrouver le sommeil. Les vers 34 à 49 élémt de résolution, la décis° du Savetier est de rendre son argent au financier La solution finale est implicite ce qui constitue la morale de cette fable. Toute la fable en réalité programme la fin qui peut être passée sous silence : le Savetier est de nouveau heureux,presque comme dans un conte, puisque l'initiation qu'il subit lui permet de découvrir que la préoccupation de l'argentn'est pas compatible avec le bonheur.

La sagesse pop prend la place de la fin merveilleuse. On voit ainsi clairement que la fable répond à l'exigence qui veut qu'un apologue divertisse son lecteur. Le récit met en oeuvre les procédés plaisants du récit au service d'une visée qui reste didactique. 2.

Un récit édifiant (instructif) A/ Des personnages porteurs de valeurs (le bonheur et l'argent) La stylisation des personnages permet à la Fontaine d'en faire des types facilement identifiables, par conséquentdes porteurs de valeurs.

Ainsi, le savetier est associé à la joie et au bonheur alors que le financier est associé àl'argent ch lexi de l'argent : (étant tout cousu d'or/ 100 écus) Il s'agit bien d'une fable sur l'influence qu'a l'argent sur les gens heureux. En effet, tant que le savetier n'en a pas, il vit au présent et est donc insouciant, les enjambements aux vers 18-19, 19-20, 20-21 en témoignent. Ceux-ci miment le rapport au temps du savetier qui vit un jour après l'autre (chaque jour amène son pain) Mais dès qu'il accepte les 100 écus, il se met à redouter l'avenir. B/ Le renversement des valeurs/ la destruction du bonheur par l'argent Les valeurs associées au savetier s'inversent dès qu'il accepte l'argent La joie et l'insouciance qui faisaient de lui un merveilleux spectacle (merveilles de le voir/Merveilles de l'ouir) disparaissent et c'est désormais lui qui regarde, à l'affût du moindre bruit (Tout le jour il avait l'oeil au guet). On observe une gradation depuis la perte de sommeil, en passant par les soucis jusqu'aux hallucination finales (v45-46), gradation presque pathétique qui entraîne le savetier à rendre les 100 écus au financier. C/ Un message bien + complexe qu'il n'y paraît Le fabuliste prend parti pour le savetier contre le financier, et ce depuis les 1ers vers, puisque l'argent est obstacleau bonheur v.5 grâce à la proposition participiale causale nettement ironique. D'autre part, le financier est présenté comme un homme de pouvoir qui use et abuse de l'impératif vers 32 La décis° finale du Savetier est celle que défend le fabuliste qui prend parti pour lui, à travers le modalisateur « lepauvre homme » au vers 46. La Fontaine met donc en scène des valeurs philo, autant que des personnages dans cette fable et étudie leursconfrontation au moyen d'un récit bref, imagé et vivant. La morale qui vient en premier à l'esprit du lecteur est le proverbe « l'argent ne fait pas le bonheur ». Cpdt, on voit vite que celui-ci échoue en partie à rendre complexe ce peti conte où le bonheur tient aussi àl'ignorance du savetier et à sa naiveté. Si le savetier devient malheureux, c'est parce qu'il se met à surveiller autour de lui.. »