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Le sentiment de la nature, le plaisir de vivre près d'elle, au moins pour quelque temps, sont des choses devenues banales depuis le romantisme. Pourtant chacun a sa façon toute personnelle d'aimer la nature, ou de ne l'aimer qu'à demi, ou même de ne pas l'aimer du tout. Vous montrerez quels sont exactement les sentiments que cette nature vous inspire.

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

temps
Ce n'est pas que je sois adorateur de la nature pour la nature elle-même; je ne tombe pas en extase devant elle, je l'avoue; au contraire, elle m'attriste, elle me trouble, elle m'évapore; la solitude m'inquiète; l'infini me trouble. L'homme m'y paraît si petit qu'il ne mérite plus la peine d'être observé; il n'y est qu'un mouvement comme un autre, qu'un point plus grand qu'un mouton, plus petit qu'un moulin. Dieu s'impose trop quand il est sans intermédiaire; il est trop direct, trop grand! il aveugle l'oeil humain qui ne voudrait regarder que la créature, et il abîme et soumet dans la contemplation, dans le rêve, dans l'impuissance, l'esprit qui avait résolu de s'en tenir aux formes tangibles et aux proportions calculables. Je ne veux pas encore le regarder de si près. Mais dans ce silence, dans cette solitude, dans cet infini, je cherche et trouve ce dont j'ai besoin : l'air vivace, les émanations saines, l'exercice, le repos, la reprise des forces nécessaires pour me rejeter ensuite dans l'humanité.

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