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LE STYLE dans Un amour de Swann de Proust

Publié le 14/09/2018

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amour

Ici, la parenthèse est occupée par des propositions relatives de même antécédent : « mots ». Elle installe dans la phrase l 'espace de l'analyse ; d'un constat purement extérieur (Odette rappelle Swann à la sortie d'une fête), elle nous transporte dans le théâtre des représentations intimes et décrit le lent travail des mots dans la psychologie de Swann.

 

Ainsi, les parenthèses permettent au romancier de formuler des lois, d'indiquer des rapprochements. Ce sont les « judas » par lesquels il regarde son action : elles lui permettent de souligner par une comparaison inattendue la cruauté de Mme Verdurin :

Proust a indiqué sa préférence pour les phrases longues : « J'aime par-dessus tout le style pourvu d'amples ailes et adouci de moelleuses plumes. » Sa phrase est « retardée » par des compléments, des subordonnées, des parenthèses qui permettent au romancier de préciser des rapprochements, d'indiquer une analyse, de greffer le commentaire de l'intelligence sur l'intrigue amoureuse.

 

L'analyse logique permet de dégager la charpente, souvent simple, de l a phrase, des ajouts et des branches adventices du commentaire :

 

On trouve un exemple de cette structure:

 

(( Il était déjà prêt à passer la porte de l'atelier quand il s'entendait rappeler par ces mots

amour

« (qui en retranch ant: .; la lui rendaient [ ...

] fai saient du retour d'Odette une chose [ 1 et dépouilla ient Odette :.

' mont raient [ ..

11 un dégui sement qu'elle avait revêtu duquel elle était lasse) par ces mots qu'Odette lui jetait [ ...

],, Ici, la parenthèse est occupée par des propositions relatives de même antécédent : {{ mots ».

Elle installe dans la phrase l'espace de l'ana lyse ; d'un constat purement extérieur (Odette rappelle Swann à la sortie d'une fêt e), elle nous transpor te dans le théâtre des représentations intimes et décrit le lent travail des mots dans la psychologie de Swann.

Ainsi, les parenthèses permettent au romancier de formuler des lois, d' indiquer des rapproc hements.

Ce sont les {{ judas » par lesquels il regarde son action : elles lui perm ettent de sou ligner par une com pa­ raison inattendue la crua uté de Mme Verdurin : « - Et elle ajouta i ] {{ - Non mais voyez-vous cette sale bête ! employant sans s'en ren­ dre com pte, et peut-être obéissant au même besoin obscur de se jus­ tifier -comme Françoise à Combray quand le poulet ne voulait pas mourir -les mots qu'arrachent les derniers sursauts d'un animal inof­ fensif qui agonise, au paysan qui est en train de l'écraser >> (p.

133).

Ailleurs, la compar aison est l'occasion de rappeler la fraternité de Swann et du narrateur et d'in diquer ainsi la place du texte dans la struc­ ture génér ale de la Recherche : {{ Il rentrait solitaire [ ...

]il allait se cou­ cher anxieux comme je devais l'être moi -même quelques années plus tard ,, (p.

14 7) Mais le style de Proust ne se limi te pas à la longue phrase analyti­ que, propre à su ivre et à restituer le cheminement d'une conscience.

Il che rche avant tout la fidélité à l'impres sion.

Dans 1 'étude d'un caractère, Proust pastiche La Rochefoucau Id lp 220) ; ailleurs, quand il s'agit de peindr e le sentimenta lisme vieil­ lot de Mme de Cambremer, la ph rase se rapproche de certains mor­ ceaux de Flaubert (p.

191) :on y trouve la même ironie à l'é gard des ponci fs et la même chute sur un déta il iles gants blancs de l'amant idéal). »

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