Le temps dans le roman d'apprentissage

« E X P 0 S é: S F C H E S raire rapide, accepte-t-il la compromission avec la corruption du journalisme et sacrifie ses talents poétiques.

Rastignac, de son côté, rêve d'une fortune rapide que ne peuvent lui apporter ses études de droit.

Lantier en revanche tire une certitude de l'échec de la grève: la révolution est à venir et l'échec une étape nécessaire.

Ici le temps n'est pas une destruction mais un processus de maturation, souligné par la métaphore des saisons, de l'hiver de la grève au printemps de la révolution à venir.

Ill -ÉPOQUE HISTORIQUE ET TEMPS INTÉRIEUR Le héros du roman d'apprentissage est déterminé dans ses aspirations comme dans ses possibilités d'action par l'époque dans laquelle il vit.

Les artistes de L'Œuvre de Zola échouent parce qu'ils sont prisonniers d'une idéologie qui a façonné leur sensibilité et leur intelligence: le romantisme.

Julien Sorel est d'abord un plébéien, le fils du propriétaire d'une scierie.

Déterminé donc par sa classe sociale, il doit composer avec l'ordre établi de la Restauration, laquelle réserve les places aux enfants de l'aristocratie ou de la bourgeoisie.

La société est figée et une gérontocratie conservatrice est aux commandes.

Aussi l'apprentissage du héros stendhalien s'achève-t-il toujours sur une sortie hors d'une Histoire dégradée où seuls les médiocres comme Valenod (au nom révélateur) et Rênal triomphent.

Julien accèdera au bonheur dans sa prison, Fabrice dans sa Chartreuse.

En dehors de !'Histoire, dans le temps intérieur de l'amour ou du souvenir.

IV -LE TRAITEMENT DU TEMPS : DE L'HISTOIRE À LA NARRATION !.~Il11?~.~a!!~.tl!.~t.t~111e~_bio~!~Phiqt1.~ On peut distinguer grossièrement deux types de romans d'apprentissage du point de vue de l'organisation narrative du temps.

Les uns, comme Germinal ou Le Père Goriot, sont ramassés sur une durée réduite, quatre mois pour le premier, trois pour le second.

Les autres, comme L 'Éducation sentimentale, embrassent une durée plus vaste, saisissant une vie, de la jeunesse à la fin de la maturité (Frédéric a 18 ans au début du livre, 45 ans à la fin).

Dans les deux cas, c'est la vie du personnage prin­ cipal qui confère son unité dramatique au récit.

Celui-ci est en effet présent dans la totalité ou presque des chapitres.

Deux modèles narratifs Il en découle deux modèles narratifs.

Celui de Balzac resserre la narration qui est construite sur le modèle théâtral du drame: exposition-crise-dénouement.

Celui de Flaubert dilue la durée en faisant glisser les événements historiques à l'arrière­ plan d'une vie, celle de Frédéric, qui constitue le centre du roman et à travers laquelle les événements historiques sont perçus.

Du même coup, alors que Balzac et Zola donnent l'image d'un temps structuré, construit comme un enchaînement de causes et d'effets, Flaubert représente une histoire faite d'événements juxtaposés, sans cohérence, vaguement absurde.

Conclusion : Entrelaçant temps subjectif et temps historique, le roman d'apprentissage décrit les modalités de leur articulation sur le mode conflic­ tuel.

Si le héros zolien finit par se fondre dans une durée plus vaste et col­ lective (biologique ou sociale), l'histoire, chez Flaubert, est résorbée dans une subjectivité qui la rêve et finalement la mine.. »