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le testament français

Publié le 08/03/2014

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La mort viendra frapper deux fois dans le roman : une première fois à la mort du père de Mohammed et une deuxième fois à la mort de Rosa. Cependant, les termes employés pour aborder la mort ne sont ni durs, ni déchirants. La mort est presque vécue avec une certaine passivité, malgré la douleur qu'elle engendre notamment avec la perte de Madame Rosa. La mort semble être un passage obligé et finalement assez banal, qui peut survenir et qui ne nécessite donc pas de violents déchirements. La narration se fait comme s'il n'y avait qu'un fait à décrire, mais un fait banal où les choses plus terre-à-terre ont grande importance : « Madame Rosa a commencé à s'affoler car la dernière chose qu'il nous fallait c'était la police, qui ne finit jamais quand elle commence. [...] je lui ai placé le miroir devant les lèvres, mais il n'avait plus de problème. «. Dans la mort de Rosa, celle-ci est acceptée mais pas intégrée, Momo comprend que Rosa est morte « Je voyais bien qu'elle ne respirait plus mais ça m'était égal, je l'aimais même sans respirer. «. Cela ne l'empêche d'ailleurs pas de vouloir continuer à prendre soin d'elle. Il ne va pas crier, même pas pleurer, même si sa douleur intérieure est telle qu'il aimerait mourir. La mort est vécue avec un tel calme que le lecteur se voit impressionné par ce petit garçon. Mais si cette mort est justement si peu exposée c'est parce que le but de l'auteur est de ne pas s'appesantir sur elle, mais plutôt sur la vie et sur l'amour qui persiste malgré tout, entre les deux êtres. La mort est ici plutôt un passage naturel qu'une fin en soi. De plus, la mort de Rosa est plus une délivrance qu'une déchirure car elle souffrait, perdait peu à peu la tête et n'aurait pas voulu aller à l'hôpital, ce qui n'aurait malheureusement pas tardé à venir. La mort est donc présente de manière discrète, calme, vécue plus comme une fin apaisante que comme une injustice, bien qu'elle n'empêche pas le lecteur d'être sensible à la mort de Rosa, car elle laisse malgré tout derrière elle un jeune orphelin. Le passage de l'enfance à l'adolescence Au cours du livre, nous suivons l'évolution progressive de Mohammed, évolution physique et mentale. D'abord enfant, Mohammed va peu à peu grandir et se mettre à saisir de plus en plus de choses, bien qu'il ne soit pas à même de saisir toutes les complexités de la vie et tous les termes qu'il entend. Une scène très drôle se déroule ainsi chez Nadine. Momo raconte son passé et sa vie, en plaçant des expressions ou des termes qu'il a entendus et qui sont parfois assez inappropriés vis-à-vis de la situation ou qui ont du moins peu de sens : « Ma mère s'appelait Aïcha et se défendait avec son cul et se faisait jusqu'à vingt passes par jour avant de se faire tuer dans une crise de folie mais c'était pas sûr que j'étais héréditaire [...] «. Pour son jeune âge, Mohammed va devoir apprendre à affronter beaucoup de situations : il baigne dans une atmosphère de sexualité, de drogue, et même de mort. Dès son plus jeune âge, il doit apprendre à composer avec tout ça : fils de prostituée, on lui a appris que sa mère se « défendait avec son cul «, mais on ignore si le jeune garçon saisit réellement de quoi il s'agit et s'il a pleinement conscience du métier qu'exerçait sa mère. Il va également connaître le monde de la drogue, même s'il refusera toujours d'y entrer « Moi, l'héroïne, je crache dessus. «, car Madame Rosa se fait faire ses piqûres de médicaments par un toxicomane et non par un médecin. Il sera d''ailleurs amené à juger des effets de la drogue, puisque Rosa se fera injecter par erreur une ampoule d'héroïne lors de ces séances. Quant à la mort, il la rencontrera à plusieurs reprises. Par le biais de son père tout d'abord, lorsque celui-ci apprendra que son fils est devenu juif et non pas musulman, puis avec Madame Rosa, lorsque la maladie aura finalement raison d'elle. Plusieurs autres situations vont l'obliger à grandir, lui permettant de se construire ses propres opinions, bonnes ou mauvaises, qui feront de lui un adulte accompli : « Le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. «, « Alors lorsque Super a commencé à grandir pour moi au point de vue sentimental, j'ai voulu lui faire une vie, c'est ce que j'aurais fait pour moi-même, si c'était possible. «, ... La peur, la perte, autant d'événements qui nous aident à nous construire intérieurement, à saisir les choses parfois difficiles de la vie et à en apprécier les bons moments. Ce roman peut être perçu comme un roman initiatique puisque le lecteur suit l'évolution du jeune Mohammed, qui va vite, peut-être trop vite, atteindre le stade d'adulte. L'amour L'amour est le sujet principal de ce livre, c'est cet amour qui donne toute sa consistance au récit, toute sa sav...

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