Devoir de Philosophie

LE THÉÂTRE AU MOYEN AGE

Publié le 25/02/2012

Extrait du document

Le théâtre naît dans l'Église. C'est une loi de l'histoire littéraire générale que "toute liturgie soit génératrice de drame"; au xie siècle, à l'époque même des grandes épopées, le théâtre ne consiste qu'en illustrations plastiques et mimées, à peine dialoguées, de scènes de l'Évangile, surtout, lors des fêtes de Pâques, la Résurrection, et, à Noël, la visite des bergers et des rois à la crêche. Peu à peu, la mise en scène se développe; elle offre un décor sommaire évoquant simultanément les divers lieux où se jouera le drame. Le texte est d'abord latin, composé des seules paroles sacrées; puis il s'étoffe et utilise le français (début XIIe siècle).

« LE THÉATRE AU MOYEN AGE 61 Miracle de Théophile de Rutebeuf (troisième quart du xme siècle), où l'on voit un religieux faire un pacte avec le diable par rancune, se repentir, et être finale­ ment sauvé par la Vierge.

La qualité psychologique du théâtre français s'y affirme déjà dans les regrets et les remords du religieux.

Le même Rutebeuf nous a laissé les premiers germes du théâtre comique, avec ses brefs dialogues, ses fabliaux dialogués, sorte de sketchs, dans le genre de ceux d'Henri Monnier, où la truculence et le burlesque tiennent cependant plus de place que chez celui-ci.

Le premier chef-d'œuvre du genre comique est le Jeu de la Feuillée, joué à Arras vers 1270, œuvre d'Adam de la Halle.

C'est une sorte de revue, représentée à la veille de la Saint-Nicolas, bourrée d'actualité, tou­ chant à tous les thèmes qui pouvaient amuser les spec­ tateurs bourgeois de la ville, mettant en scène, crûment représentés, certains d'entre eux, et l'auteur lui-même, avec sa femme, moquée comme les autres, faisant défiler maints types grotesques, mais aussi réservant sa part à la féérie; à la fois de l'Aristophane et du Shakespeare, - celui du Songe d'une Nuit d'Été, - de la revue montmartroise et de la farce d'atelier.

C'est l'opéra-comique qu'annoncerait plutôt l'autre œuvre dramatique du même auteur : le Jeu de Robin et Marion, représenté vers 1283.

En fait, c'est la Pas­ tourelle adaptée au théâtre; une action simple : Marion courtisée par un chevalier, mais fidèle à son paysan de Robin; autour d'eux, des villageois; coupant le dialogue, des chansons, divers propos rustiques, des danses.

Nul réalisme ici; les paysans sont idéalisés dans un cadre qui n'est guère plus rustique que celui du Devin du Village; mais avec de la grâce et de la distinc­ tion, on trouve là une satire sans cruauté de l'idéal courtois.

Le xrve siècle établit sous sa forme définitive la mise en scène du théâtre religieux médiéval.

Le décor du fond comprend, en hémicycle, une série de mansions (maisons) ou lieux qui représentent les différents endroits où se passe l'action, au nombre de dix à vingt; aux deux extrémités, l'Enfer, une gueule ouverte, et le Paradis.

Chaque partie se joue, en principe, devant le décor correspondant; la scène, sortant peu à peu de l'église, au fur et à mesure que la mise en scène s'ampli-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles