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Lecture analytique de l'Ode XLIX de Théophile de Viau « Un corbeau devant moi croasse »

Publié le 07/10/2018

Extrait du document

lecture

b) Un poème-concentré de baroque :

 

Il comporte beaucoup de caractéristiques esthétiques et thématiques du baroque :

 

- images - eau et feu, violence, mort- surcharge et outrance des images.

 

- fragmentation du poème.

 

- thématique du renversement.

 

- Un poème qui par sa structure mîme le vertige baroque : v. structures de certains vers = un vers qui se reproduit à

 

l'infini et qui tourne sur lui-même : v. « Un corbeau devant

 

moi croasse » (v.1) et « J'ois Charon qui m'appelle à soi »

 

(v.9) : v. le « Ois » du

 

début du vers = l'exact inverse « du soi » de la fin du vers comme s'ils se voyaient dans un miroir : d'où idée de l'infini + le dernier vers et son retour à u univers moins inquiétant + familier renvoie aux images moins inquiétantes du début du poème et cela d'autant plus que la rime féminine du dernier vers reprend celle du premier vers : un poème qui tourne sur lui-même à l'infini.

 

- v. l' insolite, l'étrange : la présence de l'image du boeuf = n'appartient pas au registre inquiétant + la dernière image renvoie à un univers connu qui rompt avec ce qui précède : introduisent peut-être dans ce poème une autre dimension : une forme de dérision en même temps qu'un mélange de ton (comique et tragique ) qui est une aussi des caractéristiques de l'esthétique baroque.

 

c) Le poème comme espace, lieu de contrôle, de maîtrise du chaos

 

Comme pour exorciser ses angoisses le poète les écrit, les peint et ainsi les contrôle dans l'espace de son poème.

 

- Image du bœuf et dérision / à la religion : introduit une note comique : v. / coq

 

- Enfermement du poème sur lui-même = pour mieux enfermer les images ?

 

- Une certaine régularité : rimes + vers + alternance rimes et système de couples de vers : ode assez courte composée de deux dizains. Octosyllabes. Schéma des rimes : abbaccdeed : les rimes féminines embrassent les rimes masculines. Schéma fermé tendu vers un centre : les couples de rimes plates.

lecture

« dans le poème : « devant moi », « offusque mes regards », « où je passe », « à mon cheval », « mon laquais », « J’entends », à moi », « J’ois » qui m’appelle », « Je vois », « Je vois ».

A noter que dans les deux dernières références, le poète-narrateur = sujet + associé au sens de la vue + allitérations qui renforcent cette saturation au vers 7 et au vers 19. - le poète devient un peintre de l’apocalypse : la figure de l’hypotypose ( définition : une peinture vive, animée et frappante qui paraît mettre sous les yeux du lecteur la scène ou l’objet représenté) : ces visions deviennent une série de tableau : v.

construction du poème : unité de sens et unité de forme : à un vers correspond une vision (mises à part deux exceptions aux vers2 et 3 et vers 15-16) Hypotypose : v.11 la présence du démonstratif « ce » + l’utilisation du présent + une syntaxe simplifiée à l’extrême donnent à voir l’image = comme si le lecteur pouvait voir ce que le poète voit ?ce poème = au service d’une vision monstrueuse proprement baroque 2/ Une vision monstrueuse Etude de la progression dans le poème = d’une vision inquiétante en passant par une vision infernale pour arriver à une vision d’un monde à l’envers. a) Le bestiaire inquiétant : - le corbeau = juste un oiseau de mauvais augure (v.1) au vers 16 = « le serpent » incarnation du mal = associé à une image violente « déchire ». - une danse infernale et infinie : v.

symbolique de certains animaux : le corbeau et le serpent = les figures du mal, le renard et la belette = figures de la perfidie, de la ruse. Caractère absurde de la 2nde strophe = annoncé par le vers 10 : à partir de là = on passe de l’autre côté du miroir = une angoisse croissante dans les images évoquées. Ce bestiaire inquiétant semble trouver son paroxysme dans l’accouplement monstrueux de l’aspic et de l’ourse (v. outrance baroque). Tous ces animaux = des topoï de la littérature baroque. b) L’Enfer biblique et mythologique : - La colère divine : v.

7 « J’entends craqueter le tonnerre » : allitérations en dentales = la dureté : image de la colère divine = une image de jugement dernier. - Le poète invité par Charon (v.

9 : attraction incontrôlable du poète-narrateur : « qui m’appelle à soi » + l’idée d’un vers qui tourne en boucle, une idée d’infini dans le reflet de smots entre eux « J’ois » / « soi ») au pays des Enfers semble décrire dans la 2nde strophe du poème sa vision de l’enfer : Le Serpent = symbole du mal dans la Bible.

Egalement nommé « aspic » + associé à une vision monstrueuse = un terme qu’on trouve également dans la Bible Champ lexical de la chute : v.

étude des mouvements dans le 2. »

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