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Lecture linéaire (trace de cours Mme Cazaux) – Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges.

Publié le 23/12/2023

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« Lecture linéaire (trace de cours Mme Cazaux) – Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges. Exhortation aux hommes, de « « Homme, es-tu capable d’être juste ? » à « pour ne rien dire de plus » Elément pour une introduction. Alors que la Révolution française n’a apporté que peu de progrès pour les femmes, Olympe de Gouges, pionnière emblématique de la lutte pour les droits des femmes, rédige en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789.

Après une dédicace à la reine, O.

de Gouges, s’adressant aux hommes, s’inscrit dans la tonalité polémique, et ce dans une virulente diatribe (critique violente).

Il s’agit, en effet, dans une exhortation aux hommes, de s’interroger sur la légitimité des hommes à occuper la première place dans la société. L’autrice veut mettre les hommes face à leurs responsabilités.

Nous nous demanderons en quoi cet extrait, cherchant à faire reconnaître l’égalité entre les sexes, constitue un défi lancé aux hommes / Nous nous demanderons comment Olympe de Gouges combat l’inégalité de sexes.

(projet de lecture).

Les trois paragraphes du passage constituent trois mouvements : dans le premier, l’adresse polémique aux hommes permet à l’autrice d’amorcer sa thèse, dans le second, Olympe de Gouges s’appuie sur l’argument majeur de la nature pour appuyer son propos tandis que se dessine un portrait péjoratif de l’homme, dans le troisième paragraphe. Lecture linéaire ∟ Premier mouvement : premier paragraphe ( une adresse aux hommes inscrite dans la provocation) Dans cet appel, O.

de Gouges s’adresse directement à l’homme (c’est-à-dire à tous les hommes) usant de l’apostrophe « Homme », le destinataire du discours, par opposition à la «femme » qui parle : « c’est une femme qui t’en fais le discours », l’emploi de l’article indéfini « un » permettant à O.

de Gouges d’être le porte-parole de son sexe.

Cette interpellation initiale a une valeur critique, provocatrice et polémique puisque d’emblée les deux sexes sont présentés en conflit tandis que la valeur de justice est présentée en préalable du discours à venir.

Olympe de Gouges entend s’exprimer librement, la liberté d’expression étant présenté comme un « droit ».

La succession d’interrogations que l’on peut assimiler à des questions rhétoriques, anime le discours tout en permettant de toucher le destinataire plus directement.

Cette succession d’interrogations remet d’emblée en question la morale des hommes, sous-entend qu’il est difficile pour l’homme d’être juste (« Homme, es-tu capable d’être juste ? ») et remet en question la légitimité de sa puissance, désignée par l’expression « souverain empire » (« Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? ta force ? ton talent ? »).

Le but de l’autrice est, en effet, d’attaquer la domination masculine en soumettant l’homme à un interrogatoire ; le caractère arbitraire de cette domination étant fortement traduit dans la question partielle : « Qui t’a donné le souverain empire (…) ? » ( réponse implicite : personne) et par les questions nominales : « ta force ? », « ton talent ? »,remettant en question les prétendus arguments des hommes.

Olympe de Gouges réfute toute supériorité de l’homme sur la femme ; recourant au tutoiement (dans les pronoms « tu », toi » ou encore les déterminants possessifs ; « ta », « ton »), elle présente l’homme comme son égal.

Le champ lexical de la domination « souverain empire », « empire tyrannique » (on retrouvera « commander en despote « dans le troisième paragraphe qui constitue le troisième mouvement) souligne le caractère autoritaire et injuste de la domination masculine et ce par des termes qui mettent en évidence la violence exercée par les hommes et par la comparaison implicite de l’homme à un tyran (et plus loin, un despote), ce qui est particulièrement péjoratif dans la période révolutionnaire. Par ailleurs, Olympe de Gouges recourt dans ce paragraphe (comme dans le second) à l’impératif ; l’énumération de verbes traduisant des injonctions (des ordres) ,« Observe », « parcours », permet à l’auteure d’adopter une position d’autorité , de se placer dans une position de supériorité par rapport à l’homme d’autant que la subordonnée hypothétique à la tonalité ironique « si tu l’oses » sonne comme un défi.

Elle invite les hommes à l’humilité, à se soumettre à la « sagesse du créateur » et à la grandeur de la nature.

La thèse d’Olympe de Gouges est que la nature (une nature déiste valorisée par des termes mélioratifs ) ne propose pas d’exemples de tyrannie d’un sexe sur l’autre.

Olympe de Gouges met aussi les hommes face à leur contradiction puisque puisque les révolutionnaires ont utilisé l’argument de la nature (« dont tu sembles vouloir te rapprocher »).

Olympe de Gouges apparaît alors comme un guide, un juge qui met en évidence les erreurs de l’homme. ∟ Deuxième mouvement : deuxième paragraphe (Justification de la thèse grâce à l’argument majeur de la nature ) Après l’injonction globale présentée dans le premier paragraphe, Olympe de Gouges précise dans le second paragraphe, son argumentation.

Dans ce second mouvement, elle oppose l’homme à la nature et l’invite à observer et étudier celle-ci de manière scientifique : « remonte ( …), consulte ( …) , étudie( …) » ; « cherche, fouille et distingue(…) »au travers de verbes à l’impératifs au sein d’énumérations .Olympe de Gouges, tout en soulignant la difficulté des hommes à se remettre en question.... »

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