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L'enfance est l'âge des joies sans mélange, mais aussi des grands désespoirs, des terribles désillusions. Vous essaierez de retrouver l'état d'esprit de votre enfance pour faire revivre l'une de ces émotions.

Publié le 12/05/2011

Extrait du document

esprit

DÉVELOPPEMENT

Si mon enfance m'a apporté de grandes joies, entre autres celles des enchanteresses fêtes de Noël, elle m'a également laissé le souvenir de fortes désillusions. La plus terrible de toutes, je l'ai éprouvée alors que je venais d'avoir huit ans. Depuis que je possédais un vocabulaire suffisant pour comprendre des récits très simples, mes parents me racontaient ou me lisaient des histoires appropriées à mon âge. Les contes de fées surtout me ravissaient.

esprit

« « Tu parles des fées comme si elles existaient.— Bien sûr qu'elles existent !— Mais non, voyons ! des fées, tu n'en verras jamais parce qu'il n'y en a pas.

On n'en trouve que dans les contes ;mais tout ça n'est pas vrai.— Comment le sais-tu ?— Je le sais, parce que tout le monde le sait.

Si tu ne me crois pas, va le demander à ta mère.

» J'étais atterrée.

Ainsi ce monde prodigieux dans lequel je me transportais si .souvent n'aurait rien de réel ! Ces réesne seraient que de Pures inventions ! Tous mes beaux rêves s'effondreraient !Je ne pouvais encore le croire.

Je- courus voir ma mère et lui fis part de mon trouble, espérant de toute mon âmequ'elle me rassurerait.

« Monique a raison, ma chérie, me répondit-elle en me prenant dans ses bras.

Jusqu'ici j'ai hésité à te dire la véritéde crainte de te faire de la peine.

Mais tu deviens une grande fille, il faut que tu la connaisses : il n'y a pas de fées; et si on en parle dans les contes, c'est uniquement pour captiver davantage les enfants.

»Bien que le sens exact du verbe « captiver » m'échappât, la réponse de ma mère était sans ambiguïté.

Madésillusion fut telle que je me mis à sangloter.

Mes parents et leurs amis firent de leur mieux pour me consoler,multipliant les paroles de réconfort et les marques de tendresse.

Ils ne parvinrent qu'à adoucir un peu mondésespoir.Heureusement, à cet âge, les chagrins sont peu durables.

Quelques jours plus tard, je m'étais résignée àl'écroulement de mes rêves.

Ces histoires merveilleuses m'avaient transportée ; désormais, le charme était rompu.Certes, pendant quelque temps encore, je continuai à lire des contes de fées, mais je ne le faisais plus avec lamême ferveur.

Peu à peu mes goûts changèrent, et, finalement, je cessai de m'intéresser à ce genre littéraire.Et pourtant j'éprouve encore parfois quelques regrets d'avoir été ainsi désabusée.

Cette année, pour mes études,j'ai lu un certain nombre d'extraits de romans courtois — en particulier de romans de la Table ronde — qui firent jadisles délices des cours royales et seigneuriales.

Avec quelle passion j'aurais lu le récit des exploits du roi Arthur et deses chevaliers, où abondent les enchantements, les sortilèges, les maléfices et les prodiges de toutes sortes, sij'avais toujours eu la naïve mais charmante croyance de mes huit ans 1 Or ces romans ont été écrits, non pas pourdes enfants, mais pour des adultes cultivés ; c'est qu'à cette époque tout le monde croyait aux fées.

Seulement,depuis, le progrès les a chassées des esprits.

Si la science y a beaucoup gagné, n'est-il pas vrai que la poésie y aun peu perdu ?. »

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