les bonnes
Publié le 18/05/2014
Extrait du document
«
avec sa richesse et montre sa supériorité : « Ceux que vous convoitez depuis des années
» (l.5), elle parle ici d'une paire de souliers, inaccessible pour Claire.
Plus tard, on
comprend qu'elle lui ordonne d’avouer qu’elle a eu une relation sexuelle et qu’elle est
tombée enceinte, d'un certain Mario, un « jeune laitier ridicule » (l21) qui selon Madame,
mépriserait Claire.
Elle cherche à montrer la supériorité de sa beauté sur celle de sa domestique avec « je
serai belle.
Plus que vous ne le serez jamais.
» (l.19), futur humiliant pour Claire.
Elle finit
par l’humilier encore davantage en parlant de ses crachats, en la réduisant à un être
abject « éviter les crachats ».
La bonne est alors déshumanisée, réduite à ses fonctions
vitales.
II- Opposition de deux personnages.
a) Contraste bougeoisie/domesticité.
La maîtresse utilise de nombreux impératifs afin d'adresser des ordres à Solange : «
disposez » (l1), « sortez » (l3), « avouez » (l7) etc...
Quant à elle, Solange emploie des
interrogations en signe de respect « Tous les bijoux de Madame ? » (l5).
Elle utilise un
vocabulaire valorisant : « je désire que Madame soit belle.
» (l16).
Alors que Claire est caractérisée par ses crachats, sa laideur, sa maîtresse étale ses
signes de richesse avec agressivité et mépris.
De plus, on distingue leurs différences langagières.
Tandis qu'une parle de l'autre à la
troisième personne « Que Madame m'excuse » (l3), l'autre méprise l'autre comme une
chose abjecte, avec beaucoup d'hypocrisie « vous êtes hideuse, ma belle.
» (12).
b) Un jeu révélateur par la mise en abîme du théâtre.
Même si à première vu cette scène paraît plutôt réaliste, elle n'est qu'en réalité jouée par
deux sœurs, deux bonnes, Claire et Solange.
En ce jeu, elles trouvent un moyen de se
défouler, d'exprimer ce qu'elles pensent l'une de l'autre, et ce qu'elles pensent de leur
bonne, sans avoir à faire face à la personne concernée directement.
Ce jeu montre
qu’elles ont intégré ce qui les révolte dans ce rôle de dominé-dominant, bonne-maîtresse.
Les termes employés et l’attitude semblent réalistes.
Le jeu devient une dénonciation de
l’ordre établi, de l’injustice vécue par les opprimés (les bonnes).
Pour ces deux sœurs,
le théâtre auquel elles se livrent est un moyen de dire ce qu’il faut qu'elles taisent en
temps normal.
Pour conclure, on peut dire que la mise en abîme du théâtre à laquelle les deux sœurs,
Claire et Solange, se livrent met en valeur les rôles qu'ont chacune auprès de leur
maîtresse.
Tout d'abord on voit comment Madame s'adresse à elles,d'une façon
méprisante que Claire sait faire ressortir.
Pour lui répondre, Solange est obligée de se
soumettre, afin de se montrer inférieure à sa maîtresse.
Cependant, la pièce de Genet n'a
pas été écrite pour plaidoyer la cause des domestiques ni pour dénoncer la bourgeoisie..
»
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