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Les comédies de Beaumarchais

Publié le 28/02/2012

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Beaumarchais doit sa célébrité à ses deux comédies, Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile (1775), et sa suite, La Folle Journée ou le Mariage de Figaro (1784). Il a su renouveler le genre hérité de Molière et de la farce du théâtre forain, cultivé par ses contemporains comme Marivaux (mort en 1763) ; il a su y introduire des éléments propres à la parade ou au drame contemporains, et surtout y insuffler un esprit nouveau, un nouveau ton en attrapant l'esprit du temps : « ramener au théâtre «, comme il l'écrit à propos du Barbier de Séville dans la Préface qui accompagne l'édition du Mariage en 1785, « l'ancienne et franche gaieté, en l'alliant avec le ton léger de notre plaisanterie actuelle«. En quelques mots l'essentiel est dit et ce nouveau ton portera brillamment les audaces de la critique sociale et de l'invention dramaturgique* que ces comédies contiennent.

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« BEA UMAR CHAIS (1732-1799) Dans le tableau critique de la littérature dra­ matique que constitue-la « Préface » de Cromwell, Hugo désigne en Beaumarchais « 1 'un des trois grands génies caractéristiques de notre scène ».

Et d'ajouter que l'auteur du Mariage de Figaro « était digne de hasarder le premier pas vers ce but de l'art moderne [ ...

] qui résulte d'une action vaste, vraie, multiforme».

Juste hommage rendu par le théoricien du drame romantique aux exceptionnelles qualités de celui qui, venu au théâtre par délassement, avait exprimé avec un rare bonheur les aspirations et les contradictions de son siècle, créé une œuvre révolutionnaire tout autant par ses ambitions littéraires que par la portée de la satire, et surtout avait donné naissance à un fils immortel, Figaro.

« Une bizarre suite d'événements » Issu d'une famille de modestes horlogers, Pierre-Augustin Caron quitte le lycée à l'âge de treize ans pour s'initier au métier paternel : en 1751, il met au point un nouveau mode d'échap­ pement ( 1 ) qui le rend célèbre à la cour.

C'est ainsi qu'il devient successivement contrôleur d'office, maître de harpe des filles du roi et qu'il s'initie sous la conduite éclairée du finan­ cier Paris-Du verney au monde de 1 'intrigue et de l'argent.

Marié et veuf en l'espace de quelques mois, il prend le surnom de Beaumarchais (d'une terre de sa femme).

Anobli par l'achat d'une charge, il part pour 1 'Espagne secourir 1 'honneur d'une de ses sœurs avec l'espoir de réaliser une lucrative affaire coloniale.

De retour à Paris, il songe au théâtre et donne successivement Eugénie et Les deux amis, illustrations de l'Essai sur le genre dramatique sérieux (1767).

Ces deux pièces n'obtiennent qu'un faible succès et mar­ quent le début d'une difficile période pour leur auteur.

Remarié en 1768, Beaumarchais se 1.

L'échappement est le mécanisme régulateur qui permet de transmettre aux rouages le mouvement du ressort.

retrouve veuf pour la seconde fois deux années plus tard.

En 1770 meurt également Paris-Duverney dont le légataire universel, le comte de La Blache, accuse Beaumarchais d'avoir falsifié les papiers testamentaires.

Il s'ensuit un procès que notre auteur gagne.

La Blache fait alors appel et charge de sa défense le conseiller Goëzman : à la suite d'une rocambolesque histoire « d'épi­ ces » (1), Beaumarchais se déchaîne contre la justice en publiant quatre Mémoires pleins de verve « destinés à fixer l'opinion flottante du public ».

Finalement, le Parlement condamne Goëzman et blâme Beaumarchais.

Désireux de se faire oublier pour rentrer en grâce, notre homme accomplit d'incroyables missions secrètes en Angleterre et en Allemagne.

En 1775, il fait jouer Le barbier de Séville ; qui obtient un grand succès, et recouvre ses droits civiques.

Dès lors c'est le triomphe : Beaumar­ chais multiplie ses activités.

Armateur pour le compte des insurgents américains, éditeur des œuvres complètes de Voltaire à Kehl, fondateur de la Société des Auteurs dramatiques, il connaît le plus grand triomphe de sa carrière le 27 avril1784 lors de la représentation du Mariage de Figaro.

Enrichi · par son succès et ses affaires, Beau­ marchais paraît suspect quand éclate la Révo­ lution : il doit s'exiler en Allemagne après une représentation de sa dernière pièce, La mère coupable, pour ne revenir qu'en 1796 finir une vie bien remplie.

D'un caractère enjoué, cet énigmatique et infatigable brasseur d'affaires est bien le repré­ sentant d'un xvme siècle divisé entre les qualités du cœur et 1 'immoralisme de 1 'intrigue.

Deux traits que son théâtre se plaît à réunir! 1.

Les « épices » étaient un présent (en nature ou en espèces) que les plaideurs offraient à leurs juges durant ou avant un procès .

Beaumarchais, soucieux de son intérêt, rencontra deux fois l'épouse du conseiller et lui offrit en « épices » argent et bijoux.

Or, celle-ci se ravisant, lui restitua le tout à 1 'exception de 15louis destinés, à 1 'origine, au secrétaire.. »

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