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Les cris de ma vie : un matin - Émile Verhaeren, Les Forces tumultueuses

Publié le 09/03/2011

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verhaeren

Dès le matin par mes grand'routes coutumières Qui traversent champs et vergers, Je suis parti clair et léger, Le corps enveloppé de vent et de lumière. Je vais, je ne sais où. Je vais, je suis heureux; C'est fête et joie en ma poitrine; Que m'importent droits et doctrines, Le caillou sonne et luit sous mes talons poudreux; Je marche avec l'orgueil d'aimer l'air et la terre, D'être immense et d'être fou Et de mêler le monde et tout A cet enivrement de vie élémentaire.... Les bras fluides et doux des rivières m'accueillent; Je me repose et je repars, Avec mon guide : le hasard, Par des sentiers sous-bois dont je mâche les feuilles... J'aime mes yeux, mes bras, mes mains, ma chair, mon torse Et mes cheveux amples et blonds Et je voudrais par mes poumons, Boire l'espace entier pour en gonfler ma force. Oh! ces marches à travers bois, plaines, fossés, Où l'être chante et pleure et crie Et se dépense avec furie Et s'enivre de soi ainsi qu'un insensé! Émile Verhaeren, Les Forces tumultueuses (1902).  

 

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