LES DERNIERS ÉCRITS DE ZOLA

« Mais, tandis que les " politiques ,, hésitent entre violence, dogmatisme et utopie, les savants travaillent.

Parti pour faire sauter le Sacré-Cœur, Guillaume, le frère anarchiste de Pierre, transforme sa machine infernale en " moteur idéal ,, au service du Progrès : " C'est avec ça, et non avec les bombes stupides, qu'on révolutionne le monde [ ...

], le bonheur humain ne peut naître que [du] fourneau [du] savant"· La conversion de Pierre est achevée, il quitte la soutane, travaille au laboratoire et épouse Marie.

Paris enfin " règne souverainement sur les Temps Modernes,, dans l'apothéose d'un coucher de soleil, " roulant dans sa gloire la moisson future de vérité et de justice", ce blé mûr qui annonce Les Évangiles.

Les Évangiles COMMENTAIRE Fécondité Fécondité, cantique de la génération, inaugure Les Évangiles en don­ nant à l'arbre chétif des Rougon-Macquart un double radieux, le chêne prolifique des Froment : " Ce chêne était le royal symbole de la famille ...

Comme lui, elle avait multiplié, élargi sans fin ses branches ...

ayant engendré autant d'êtres qu'il comptait de rameaux"· Au soir de sa vie, le couple évangélique rassemble ainsi 158 rejetons sur trois générations ! C'est que Zola n'a pas oublié les leçons du darwinisme: les différences individuelles sont autant de variations susceptibles d'imposer leur marque à l'espèce par la reproduction.

Or" le pullulement ne pousse plus que sur le fumier de la misère,, : le capitalisme met l'espèce en péril, qui veut des fils uniques pour les riches et de " la chair à misère ,, pour les usines.

Dès lors, la généreuse imprévoyance des Froment est moins idéale qu'il n'y paraît, il s'agit de changer le cours de l'évolution en reproduisant inlassa­ blement ce grand front, cette " haute tour,, d'intelligence pour devenir" la race la plus nombreuse ,, à laquelle le monde appartiendra, la terre d'abord, puis l'industrie, le commerce et même les colonies.

Les Rougon-Macquait disaient la faillite des " appétits lâchés ,, , ruinés par la" fêlure,, héréditaire tarissant un à un les rameaux de l'arbre, Fécon- 101. »