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Les Fleurs bleues de Raymond Queneau : Les effets de citation, ou l’intertextualité

Publié le 11/01/2020

Extrait du document

Dans le chapitre 12 des Fleurs bleues, un passant est lui-même jeté dans la confusion, à l’occasion d'une conversation avec Cidrolin :

- [Cidrolin] [...] L’automne approche. Mon automne éternel, ô ma saison mentale.

- Pardon ? demanda un passant.

-Je faisais une citation, dit Cidrolin (p. 165).

À la page suivante, l’auteur continue à se jouer de l’incertitude du passant :

- [Cidrolin] [...] Ils commencent à migrer. L’automne approche. [-]

- Et la suite ? demanda le passant.

- La suite de quoi ?

- La suite de la citation.

- Vous êtes impatient. Elle n’a pas encore commencé.

— C’était de vous : « Ils commencent à migrer. L’automne approche » ?

— Entièrement de moi (p. 166).

Ce passant inconnu apparaît ici comme un représentant du lecteur. Il a, dans un premier temps, attribué à Cidrolin un vers d’Apollinaire, tiré du poème « Signe » dans Alcools (1913) ; puis il a cru, à la page suivante, devoir repérer une citation dans un propos qui n’était dû qu’à Cidrolin. Queneau, dans ce passage, se moque gentiment de son lecteur : à chacun, en effet, d’être attentif et clairvoyant afin de repérer les citations et leurs manipulations.

LIEUX COMMUNS ET ÉRUDITION

En 1949, le poème de Queneau, « Si tu t'imagines^ », chanté par Juliette Gréco, fut un beau succès. Il est présent dans Les Fleurs bleues (« ce que vous vous gourez, monsieur ! ce que vous vous gourez ! », p. 39).

Dans Les Fleurs bleues, on trouve ainsi la trace de plusieurs textes célèbres, cités dans toutes les anthologies et étudiés dans les

« Dans le chapitre 12 des Fleurs bleues, un passant est lui-même jeté dans la confusion, à l'occasion d'une conversation avec Cidrolin: -[Cidrolin] [ ...

] lJautomne approche.

Mon automne éternel, ô ma saison mentale.

-Pardon ? demanda un passant.

-Je faisais une citation, dit Cidrolin (p.

165).

À la page suivante, l'auteur continue à se jouer de l'incertitude du passant: -[Cidrolin] [ ...

] Ils commencent à migrer.

Vautomne approche.

[ ...

] -Et la suite ? demanda le passant.

-La suite de ? -La suite de citation.

-Vous êtes impatient.

Elle n'a pas encore commencé.

-C'était de vous : « Ils commencent à L:automne approche»? -Entièrement de moi (p.

166).

Ce passant inconnu apparaît ici comme un représentant du lecteur.

Il a, dans un premier temps, attribué à Cidrolin un vers d'Apollinaire, tiré du poème" Signe,, dans Alcools (1913) ; puis il a cru, à la page suivante, devoir repérer une citation dans un propos qui n'était dQ qu'à Cidrolin.

Queneau, dans ce passage, se moque gentiment de son lecteur : à chacun, en effet, d'être attentif et clairvoyant afin de repérer les citations et leurs manipulations.

LIEUX COMMUNS ET ÉRUDITION En 1949, le poème de Queneau,« Si tu t'imagines3 »,chanté par Juliette Gréco, fut un beau succès.

Il est présent dans Les Fleurs bleues (« ce que vous vous gourez, monsieur ! ce que vous vous gourez ! », p.

39).

Dans Les Fleurs bleues, on trouve ainsi la trace de plusieurs textes célèbres, cités dans toutes les anthologies et étudiés dans les 3.

Voir chap.

11, p.

95.

134 PROBLÉMATIQUES ESSENTIELLES. »

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