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« Les héros de cette histoire appartiennent à la fiction romanesque, et toute ressemblance avec des contemporains vivants ou morts est entièrement fortuite. » Quelles réflexions vous inspire une telle formule? Vous vous appuierez sur des exemples précis (romans, films, théâtre, spectacles télévisés). même problème : celui de la vérité en littérature (et en général dans l’art).

Publié le 05/11/2016

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histoire

Il existe une double conception de la littérature (et de toute forme d’art) : ou bien l'artiste cherche à copier le réel (imitation, interprétation) ou il s’en affranchit au profit du seul imaginaire. En fait on peut se demander s’il ne s ’agit pas là d’un faux problème et si l’art, qui est avant tout vision, n’est pas par essence même libéré d’une contrainte quelconque par rapport au réel.

 

Un exemple précis : le naturalisme de Zola, malgré toutes les affirmations qui visent à en faire une représentation scientifique d'une réalité objective, dépend d'une série de choix (donc d’aspects subjectifs) de 1 ’artiste : « Une œuvre d'art est un coin de la créa-

histoire

« ti on vu à travers un tempérament ll.

Et Zola n'a pu empêcher que son naturalisme ne soit transposé en termes symboliqu es qui traduisent les hantises de leur auteur.

• Dès lors toute fiction se construit selon des normes qui la situent dans un univers qui ne peut être la réalité : les mots peuvent imiter, comparer, rapprocher.

Il sont de toute façon trahison du ré el.

• Cependant, certains écrivains empruntent leur canevas à des faits divers (cf.

Le Rou ge et le Noir tiré de 1 'affaire Lafarge contami­ née par 1 'affaire Berthet et que Stendhal sous-titre« Chronique de 18 30 n), font des récits à clés (la critique historiciste a recherché les modèles vivants des person nages balzaciens), il n'empêche que leur création leur appartient en propre : ils peuvent choisir leur point de vue (narrer en adoptant ou non le regard des héros), multipli er les intrigues, etc.

La réalité de la fiction efface alors toute autre forme de réalité extérieure au récit .

• La formule proposée à Grenoble ajoute une idée intéressante : elle part d'un présupposé (pour le lecteur ou le spectateur l'assimi­ lation comparative fiction réalité est un fait) qui peut être dange reux pour le créateur susceptible d'être censuré ou attaqué par des personnes qui pourraient se juger mises en cause par sa fiction (cf.

le report de certains films à la T.V.

en raison d'une actualité trop proche de celle abordé par le scénari o; la censure de pièces Le Vicaire, les Bonnes qui mettent en scène des sujets en étroite liaison avec les faits politiques, etc.).. »

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