« Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. » A l'aide d'exemples précis, vous expliquerez et discuterez ces propos d'Albert Camus.

« Pour introduire le sujet nous allons expliquer le terme de « héros » plus précisément .

Le héros romanesque n’est finalement que le personnage principal d’une œuvre.

D’après Albert Camus : « les héros ont notre langage , nos faiblesses, nos forces.

Leur univers n’est ni plus beau ni pl us édifiant que le nôtre.

Mais eux, du moins, courent jusqu’au bout de leur destin et il n’est même jamais de si bouleversants héros que ce ux qui vont jusqu’à l’extrémité de leur passion.

» Pour Albert Camus le héros est un personnage ordinaire qui n’ a rie n de surhumain, mais qui est différent de nous car lui va jusqu’au bout de ses envies .

Dans un premier temps nous expliquerons la thèse d’Albert Camus, puis dans une seconde partie nous étudierons les autres types de héros qui complètent les propos d’Alber t Camus.

Le héros es t un personnage qui a ses défauts et ses qualités mais il n’est en rien différent du commun des mortels.

Mais ce héros diffère de nous en allant jusqu’au bout de ses passions.

En effet, beaucoup d’entre nous serraient -ils capable de tous d’abandonner par amour, par vertu, par simple envie ? La majorité des personnes agissent par rationalité, ils pèsent le pour et le contre contrairement au héros qui lui, va aller jusqu’au bout de ses passions par envie ou par conviction.

Mais le héros doit à la fois nous ressembler pour que l’ on puisse se retrouver en lui et donc s’y attacher.

On a l’exemple du personnage du Chevalier des Grieux dans Manon Lescaut qui va jusqu’au bout de sa passion amoureuse .

Il est un héros , non pas par son statut de chevalier mais par sa passion .

C’es t un personnage impressionnant par l’attachement démesuré qu’il port e à Manon.

On peut sans hésitation le qualifier de héros.

Il va la suivre jusqu’à l’autre bout du monde en espérant la libérer.

Il va même tout abandonner pour elle, sa famille, son ami Tiberge .

Ce personnage n’est pas bouleversant par ses attributs mais il le devient au cours du récit par son obstination.

On peut aussi faire référence à La Princesse de Clèves, de Madame de La F ayette qui nous présente un personnage avec de grandes qualités morales qui va jusqu’au bout de la vertu.

Malgré ses qualités Madame de Clèves va tomber éperdument amoureuse de Monsieur de Nemours, cette faiblesse nous la montre comme une personne ordinaire qui peut faiblir à tout moment.

Cependant elle ne succombera pas à cette tentation car c’est une femme de vertu, même après la mort de son mari , elle lui restera fidèle, alors qu’elle aurait tous les droits d’entamer une relation avec Monsieur de Nemours.

Cette loyauté qu’elle a envers Monsieur de Clèves est frappante, elle préfère respecter la mémoire de son mari plutôt que de vivre heureuse avec l’homme qu’elle aime.

Cela ne la rend -elle pas héroïque ? Combien d’entre nous seraient près à abandonner le bonheur par vertu ? Ces d eux exemples expliquent la thèse d’Albert Camus selon laquelle : « les héros ont notre langages, nos faiblesses, nos forces.

Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre.

Mais eux, du moins, courent jusqu’au bout de leur destin et il n’est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu’à l’extrémités de leur passion.

» Ce statut de héros peut être « mérité », par un personnage emblématique m ais il peut aussi bien être dû seulement au choix de l’écrivain qui nous présenter ait un personnage qui ne va pas jusqu’au bout de ses envie.

Un personnage que l’on pourrait qualifier «d’antihéros ».

On a l’exemple de Frédéric Moreau dans L’Education sentimentale , qui tombe follement amoureux de Madame Arnoux.

Malgré l’amour réciproque qu’il y a entre eux , leur relation restera platonique.

Frédéric est un personnage passif qui semble subir les faits et qui n’intervient en aucun cas.

La passion inactive entre lui et Madame Arnoux va progressivement brûler ses illusions.

On peut aussi s’appuyer sur l’œuvre de Balzac, Le Colonel Chabert, le colonel est un personnage qui es t à la quête de son identité.

Maître Derville sera le seul à lui accorder sa confiance.

On aperçoit au début du roman le colonel comme un personnage courageux qui va accomplir ce qu’il entreprend.

Mais pourtant à la fin. »