Les jeux temporels dans les Liaisons Dangereuses de Laclos

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# 'tudiez le temps 0 Eépoque de l'intrigue : la Régence • Bien que Laclos ait écrit son roman sous le règne de Louis XVI, il a choisi de situer l'action à l'époque de la Régence (1715-1723), au cours de laquelle le pouvoir est exercé par Philippe d'Orléans, à cause de la minorité de Louis XV: I;année précise n'est pas indiquée mais il semble que ce soit autour de 1720, comme le suggèrent quelques détails.

• Par opposition au rigorisme des mœurs imposé par Mme de Maintenon à la fin du règne de Louis XIV, la période de la Régence est marquée par un adoucissement religieux et politique, et par une libération des mœurs qui se manifeste dans le libertinage, pratiqué par Philippe d'Orléans lui-même et par son entourage aristocratique.

Le libertinage galant se traduit par le goût des plaisirs, par une attitude licencieuse et provocatrice; le vice s' af­ fiche alors avec ostentation.

Au fil du siècle pourtant, le libertinage se dissi­ mule sous le raffinement mondain; les libertins débauchés se conforment aux apparences respectables de la société, comme le font la marquise de Merteuil et Valmont, ils prennent le masque de l'honnêteté et sont parfai­ tement intégrés à la société aristocratique.

La rouerie s'est muée en hypo­ crisie et la perversion s'abrite derrière la politesse.

À travers l'époque de la Régence, Laclos dépeint sa propre époque pour en dénoncer le mensonge moral.

fJ Une temporalité tragique • La première lettre -de Cécile à son amie Sophie -est datée du 3 août 17 ..

, la dernière, qui constitue un épilogue, -de Mme de Volanges à Mme de Rosemonde -est datée du 14 janvier 17 ..

Mais l'intrigue elle-même est ter­ minée le 26 décembre, par la lettre de Danceny à Mme de Rosemonde.

Il se déroule donc cinq mois entre la sortie de Cécile du couvent pour être mariée et son retour pour y être enfermée.

I;action est d'autant plus concentrée que le passé et l'avenir ne sont pas évoqués.

Durant ces cinq mois, l'action progresse régulièrement et rapidement, comme le mécanisme inéluctable d'une tragédie dont la marquise de Merteuil serait le dramaturge.

Latem­ poralité est réduite à une crise, les cinq mois correspondent aux cinq actes d'une tragédie : - acte I (août) : exposition, présentation de l'intrigue et des personnages; - acte II (septembre) : péripéties, triomphe de la marquise; - acte III (octobre) : acmé (le viol de Cécile), victoires mitigées de Valmont;. »