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Les Liaisons dangereuses : lettre CXXX

Publié le 12/09/2011

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liaisons dangereuses

Mme de Rosemonde n’a pas être pas l’intelligence brillante de Mme de Merteuil, néanmoins elle n’a pas à rougir de ses compétences analytiques et rhétoriques. Elle se livre ici à une analyse d’une grande finesse :  * Le vocabulaire de l’analyse psychologique est varié, précis, nuancé : « honnêtes «, «  constants «, «  unisson «, «  amour «, «  emportement «, «  empressement «, «  sollicitude «, «  soins tendres et continus «, etc.   

liaisons dangereuses

« B- Une argumentation rigoureuse Mais il ne suffit pas de persuader Mme de Tourvel : il faut encore la convaincre par un raisonnement solide.* Le thème est évidemment l’amour qui est défini, l.

23 et 24 : « ce goût exclusif qui caractérise particulièrementl’amour » : on ne peut donc aimer plusieurs personnes à la fois.* La thèse : sur ce point, les hommes et les femmes fonctionnent de manière différente.

Cette différence estrendue très lisible dans le texte par tout un jeu d’oppositions explicite ou implicite :* connecteurs logiques : « mais », l.

4, 9, 28, « tandis que », l.

19 et 26* parallélismes de construction : « L’homme jouit du bonheur qu’il ressent, et la femme de celui qu’elle procure », l ;13-14* asyndètes qui juxtaposent deux comportements antithétiques : « Le plaisir de l’un […] celui de l’autre », l ; 16-17. Un tel raisonnement traduit une volonté pédagogique : la démonstration s’établit à partir de la question initiale etaboutit à une différence irréductible entre les hommes et les femme avec la prise en compte à la fin du texte de casparticuliers pour mieux les rejeter. C- La finesse de l’analyse Mme de Rosemonde n’a pas être pas l’intelligence brillante de Mme de Merteuil, néanmoins elle n’a pas à rougir deses compétences analytiques et rhétoriques.

Elle se livre ici à une analyse d’une grande finesse :* Le vocabulaire de l’analyse psychologique est varié, précis, nuancé : » honnêtes », « constants », « unisson »,« amour », « emportement », « empressement », « sollicitude », « soins tendres et continus », etc.* La syntaxe, souvent complexe, met en évidence la complexité des comportements et des sentiments amoureux icianalysés.

Par exemple, elle commence par faire une concession : « Ce n’est pas que plusieurs ne soient honnêtesdans leurs procédés et constants dans leur affection, mais… », l.

3-5* Distinction de différents cas de figure : « plusieurs », l.

3, « combien peu », l.

5, « parmi ceux-là même », l.

5.* Anticipation d’éventuelles objections : l.

32 à 35 : il n’y a pas d’ »exceptions », l.

32.* Prise de recul d’autant plus facile peut-être que Mme de Rosemonde est âgée.

En tout cas, elle sait décoder lesapparences : « si peu remarquée », l.

15.

La répétition du démonstratif (« cet empressement », « cettesollicitude », « cette différence », etc) montre que sentiments et comportements sont mis à distance etdeviennent cas d’école.

Mme de Rosemonde est ainsi apte à porter un jugement et apprécier la valeur des choses :« si essentielle », l.

14, « d’une manière bien sensible », l.

15.* Elle sait avoir recours à l’éloquence comme dans l’amplification des lignes 26-28 : « affaiblirait », « détruirait »,« anéantit » qui est encore redoublé par le changement de mode verbal pour le dernier terme. II- La complexité du sentiment amoureux A-L’opposition entre les hommes et les femmes * Elle passe par la manière dont ils sont désignés, toujours séparément : « Les hommes » / « la femme », « l’homme », l.

1é / « la femme », l.

1 », « pour lui », l.

18 / « pour elle », l.

19, « l’un « , « l’autre », l.

17, « dansl’homme » / « dans les femmes » ce qui met en évidence « leur conduite respective », l.

16* Ces oppositions sont renforcées par le champ lexical de la différence : « semblable » est nié, l.

6, « cettedifférence », l.

14 ou par des comparaisons : « plus d’emportement », l.

9.

La ressemblance ne peut être que desurface et il ne faut pas se laisser prendre au piège des apparences. B- L’opposition sentiment / désir En matière amoureuse, il existe donc une différence « essentielle » (l.

14) entre les hommes et les femmes : ne pasla voir serait une erreur : « Ne croyez pas que leur amour soit semblable au nôtre », l.

7* Chez l’homme prédomine le désir qui obéit à « la nature », l.

29 (qui le pousse à « satisfaire des désirs », l.

17)et qui est recherche du « plaisir » (l.

25), indépendamment ou presque de la personne : « l’amour, n’est dansl’homme qu’une préférence qui sert, au plus à augmenter un plaisir, qu’un autre objet affaiblirait peut-être, mais nedétruirait pas ».

Ce désir se caractérise par un comportement plus expansif voire plus violent : « ils y mettent plusd’emportement », l.

9.

Mais surtout, ce désir est avant tout tourné vers leur propre satisfaction : « l’homme jouitdu bonheur qu’il ressent », l.

13.* Au contraire, chez la femme, domine le sentiment : « façon de sentir », l.

22, « sentiment profond », l.

27.

Amettre en relation avec la naissance du sentiment et la valorisation de la sensibilité au XVIIIe siècle.

Ces sentimentssont déclinés selon une vaste palette : « soins tendres et continus », l.

11, « gout exclusif », l.

2 », « répugnance et dégoût », l.

30 pour ceux qu’elles n’aiment pas.

Le sentiment prime chez la femme : un nom esttoujours suivi d’un adjectif qui le précise et le valorise : « empressement inquiet », « sollicitude délicate », l.

10, « soins tendres et continus », l.

11.

C’est un sentiment exclusif : « anéantit tout désir étranger », l.

28, sincère : « en prouve la réalité », l.

22.

Mais surtout, c’est un amour tourné vers l’autre (« l’unique but est toujours l’objetaimé », l.

12) et généreux ([la femme] jouit du [plaisir] qu’elle procure », l.

13-14. C- Critique des hommes et défense des femmes. »

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