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Les livres II, III et IV des Confessions de Rousseau

Publié le 17/01/2022

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Chez M. de Gouvon, notamment auprès de l'abbé de Gouvon, il y a la reconnaissance plus durable du mérite de Jean-Jacques, mais elle provoque le regard hostile des autres : «je devins une espèce de favori dans la maison, à la grande jalousie des autres domestiques » (p. 140). Et, alors qu'il est sur le point d'atteindre une forme de consécration (l'avais obtenu, presque arraché l'estime de tout le monde: les épreuves étaient finies»). Jean-Jacques est poussé à partir ailleurs, sans raison explicable si ce n'est la nécessité intérieure : « ma place n'était pas celle qui m'était assignée par les hommes» (p. 141).
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« Protecteurs et protectrices.

Le hasard lui fait rencontrer plusieurs personnalités qui veulent l'aider.

On retiendra trois figures protectrices, valorisantes: — L'abbé Gaime (un des deux modèles du «vicaire savoyard »), par ses leçons apporte à Jean-Jacques, serviteurchez Mme de Vercellis, une certaine stabilité intérieure : Dans l'ordre successif de mes goûts et de mes idées, j'avais toujours été trop haut ou trop bas, [...] tantôthéros et tantôt vaurien.

M.

Gaime prit le soin de me mettre à ma place et de me montrer à moi-même [...].

(p.132) — Chez M.

de Gouvon, notamment auprès de l'abbé de Gouvon, il y a la reconnaissance plus durable du mérite deJean-Jacques, mais elle provoque le regard hostile des autres : «je devins une espèce de favori dans la maison, à la grande jalousie des autres domestiques » (p.

140).

Et, alors qu'il est sur le point d'atteindre une forme de consécration (l'avais obtenu, presque arraché l'estime de tout le monde: les épreuves étaient finies»).

Jean- Jacques est poussé à partir ailleurs, sans raison explicable si ce n'est la nécessité intérieure : « ma place n'était pas celle qui m'était assignée par les hommes» (p.

141). — Mme de Warens est la première à l'arracher à cette fatalité du sort qui l'a fait courir d'une place à une autre, etpréférer la liberté parfois au détriment de son propre intérêt.

Figure phare, c'est vers elle que revient toujours Jean-Jacques (et le récit) : J'étais destiné à être le rebut de tous les états.

[...] on me rendit à Mme de Warens [...], elle ne m'abandonna pas.(p.

167-168) Le livre W se clôt sur une perspective d'intégration sociale et de stabilité affective.

Après les désillusions et leserrements, Jean-Jacques auprès de Mme de Warens, femme à la fois protectrice et désirable, retrouve cette placesi particulière de l'enfant à Genève et à Bossey: à égalité et sous la protection affectueuse de parents aimants. Un récit picaresque Rousseau retrace son adolescence vagabonde en l'inscrivant dans une tradition goûtée au XVIIIe siècle, celle durécit picaresque: lui-même s'en est nourri en lisant Gil Blas, sur les conseils de Mlle du Châtelet (p.

225). Picaro et tradition picaresque.

Le picaro (mot espagnol qui signifie «individu de mauvaise vie, aventurier») est un personnage apparu dans la littérature espagnole au XVIe siècle : un type de héros singulier dont le modèle, Lazarillo de Tormès, influence une partie de la littérature romanesque européenne, notamment française (Gil Blas de Santillane de Lesage).

Le picaro est un homme de basse condition, vaurien sympathique, vagabond sans fortune, qui court les aventures en comptant sur sa débrouillardise. Liberté, errance, insouciance.

L'absence d'une place déterminée dans le monde se traduit par une extrême mobilité dans l'espace: Jean-Jacques est un personnage en mouvement, instable ; il préfère le vagabondage,voyager à pied, plutôt que le confort d'une position assurée.

L'ambition de Jean-Jacques ne résiste pas à l'attraitd'une vie improvisée, et le voici donc : abandonnant sans regret mon protecteur, mon précepteur, mes études, mes espérances, et l'attente d'une fortunepresque assurée, pour commencer la vie d'un vrai vagabond.

Adieu la capitale ; adieu la cour, l'ambition, la vanité.(p.

145) La pauvreté, parfois la misère, liées à cette condition précaire ne sont pas des motifs de souffrance, mais elles fontvivre des expériences inoubliables (voir à Lyon, la promenade au bord du fleuve, et la nuit à la belle étoile).

Jean-Jacques aime la liberté plus que tout: il jouit pleinement de l'indépendance que lui procurent sa marginalité et samobilité (1' «ambulante félicité »): Je passai plusieurs jours à me livrer uniquement au plaisir de l'indépendance et de la curiosité.

J'allais errantdedans et dehors la ville, furetant, visitant tout ce qui me paraissait curieux et nouveau. Métiers divers et identités changeantes.

Au gré de ses pérégrinations, Jean-Jacques exerce, en vrai picaro, toutes sortes de métiers pour lesquels il n'est pas forcément compétent (»Me voilà maître à chanter sans savoir déchiffrer un air [...] je me donnai pour compositeur», pp.

198-199).

Il est comme un caméléon qui s'adapte aux circonstances ; parfois même il change d'identité ; il se fait passer pour ce qu'il n'est pas — par exemple, un jeunehomme de riche naissance «au cerveau dérangé», quand il veut échapper à ses poursuivants de Turin (p.

131) ; ou bien il se modèle sur quelqu'un, particulièrement admiré, comme le musicien Venture : Je m'approchais toujours de mon grand modèle autant qu'il m'était possible. Il s'était appelé Venture de Villeneuve; moi je fis l'anagramme du nom de Rousseau dans celui de Vaussore, et je m'appelai Vaussore de Villeneuve.

(pp.

198-199) Protagonistes et comparses.

La vie errante lui fait rencontrer une société marginale de personnages hauts en. »

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