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Les mouches de sartre

Publié le 05/12/2012

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Les mouches     Seule oeuvre qualifiée de drame par Sartre, la pièce  Les mouches fut créée le 3 juin 1943 et fut mise en scène au théâtre de la Cité par Charles Dublin.      Oreste, fils d'Agamemnon et de Clytemnestre revient dans Argos, sa ville natale d'où il a été chassé âgé dès trois ans ,ses parents ayant été assassinés par Egisthe, l' amant de Clytemnestre. Il a voyagé et a appris que l' opinion est subjective et n'est pas vérité, d'où sa "liberté d'esprit". En revenant dans sa ville, il s'aperçoit cependant que cette liberté ne lui a justement pas permis de se constituer en tant qu'identité. Ses paroles attestent de ce que rien ne lui appartient: "Je suis libre, Dieu merci. Ah! comme je suis libre .Et quelle superbe absence que mon âmeÖJe vais de ville en ville , étranger aux autres et à moi-mêmeÖ"      Tout ce qui relève de la cité qui devrait être sienne lui est inconnu puisqu'il n'y a pas vécu, il conçoit alors le désir de se donner ce droit de cité :"Si je pouvais m'emparer, fut-ce par un crime, de leurs mémoires, de leur terreur et de leurs espérances pour combler le vide de mon coeur, dussé-je tuer ma propre mère…" Ces dernières paroles sont prononcées sans réelle intention de les réaliser, ce qui va toutefois arriver par l' inte...
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« "Qu'ai-je à faire d'un crime sans remords, d'un meurtre insolent...Je hais les crimes de la génération nouvelle: ils sont ingrats et stériles comme de l'ivraie".

Si Egisthe a fait peser la culpabilité- qui relève de la mauvaise foi puisqu'il nie ses responsabilités- de son crime sur tout Argos, Oreste est le seul à assumer la responsabilité du sien et, comme il ne s'en repent pas, les dieux n'ont pas d'emprise sur lui.

Sa soeur, au contraire, à la suite de l'acte qu'elle n'avait fait que souhaiter ("j'ai rêvé ce crime") choisit sa culpabilité.

Comme le dit Jupiter," Mais tu n'as jamais songé à les réaliser...Tu n'as pas voulu le mal: tu n' as voulu que ton propre malheur...Tu as joué au meurtre".     Electre reste donc soumise aux dieux ,elle ne prend pas conscience de sa liberté, il en est tout autrement de son frère: il se dit "libre", cette "liberté" a fondu sur lui "comme la foudre"...Par delà l'angoisse et les souvenirs. Libre.

Et d'accord avec moi"- s'il ne l'est, en effet pas avec sa soeur-"Je ne suis pas coupable, et tu ne saurais me faire expier ce que je ne reconnais pas pour un crime" dit-il à Jupiter dans la scène trois de l'acte trois.

Bien qu'il ait essayé de convaincre Electre de ne pas "se haïr", "ses souffrances viennent d'elle, c'est elle seule qui peut s'en délivrer: elle est libre".     Condamné à être libre, Oreste "ne peut suivre que son cheminÖet chaque homme doit inventer son chemin." Pour Sartre chaque  homme détermine la valeur de ses actes car Dieu n'existe pas.      Dans "Qu' est-ce que la littérature?" (Situations II), Sartre explique "Les héros sont des libertés prises au piège comme nous tous.

Quelles sont les issues? Chaque personnage ne sera que le choix d'une issue et ne vaudra pas plus que l'issue choisieÖEn un sens, chaque situation est une souricière, des murs partout: je m' exprime mal, il n'y a pas d'issue à choisir.

Une issue, ça s'invente.

Et chacun, en inventant sa propre issue, s'inventesoi-même.      L'homme est à inventer chaque jour".

Ce qui fait qu' Oreste n'est pas seulement En-Soi, c'est cette liberté qui est le pouvoir que détient la conscience de se soustraire aux déterminations naturelles.

Par elle, il se fait Pour-soi dont "la loi d'être, comme fondement ontologique de la conscience, c'est d'être lui-même sous la forme de présence à soi, L' Etre et le Néant , partie II .     Si l'on en revient au choix d'Oreste, qui après avoir délivré la ville de son tyran, la quitte cependant, c'est que sa liberté n'a de sens que pour lui puisqu'elle ne concerne que lui.

Il ne veut pas dépendre des autres: "je veux. »

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