Les mouches de sartre
Publié le 05/12/2012
Extrait du document


«
"Qu'ai-je à faire d'un crime sans remords, d'un meurtre insolent...Je hais les crimes de la génération nouvelle:
ils sont ingrats et stériles comme de l'ivraie".
Si Egisthe a fait peser la culpabilité- qui relève de la mauvaise foi
puisqu'il nie ses responsabilités- de son crime sur tout Argos, Oreste est le seul à assumer la responsabilité du
sien et, comme il ne s'en repent pas, les dieux n'ont pas d'emprise sur lui.
Sa soeur, au contraire, à la suite de
l'acte qu'elle n'avait fait que souhaiter ("j'ai rêvé ce crime") choisit sa culpabilité.
Comme le dit Jupiter," Mais tu
n'as jamais songé à les réaliser...Tu n'as pas voulu le mal: tu n' as voulu que ton propre malheur...Tu as joué au
meurtre".
Electre reste donc soumise aux dieux ,elle ne prend pas conscience de sa liberté, il en est tout autrement de
son frère: il se dit "libre", cette "liberté" a fondu sur lui "comme la foudre"...Par delà l'angoisse et les souvenirs.
Libre.
Et d'accord avec moi"- s'il ne l'est, en effet pas avec sa soeur-"Je ne suis pas coupable, et tu ne saurais
me faire expier ce que je ne reconnais pas pour un crime" dit-il à Jupiter dans la scène trois de l'acte trois.
Bien
qu'il ait essayé de convaincre Electre de ne pas "se haïr", "ses souffrances viennent d'elle, c'est elle seule qui
peut s'en délivrer: elle est libre".
Condamné à être libre, Oreste "ne peut suivre que son cheminÖet chaque homme doit inventer son chemin."
Pour Sartre chaque homme détermine la valeur de ses actes car Dieu n'existe pas.
Dans "Qu' est-ce que la littérature?" (Situations II), Sartre explique "Les héros sont des libertés prises au
piège comme nous tous.
Quelles sont les issues? Chaque personnage ne sera que le choix d'une issue et ne
vaudra pas plus que l'issue choisieÖEn un sens, chaque situation est une souricière, des murs partout: je m'
exprime mal, il n'y a pas d'issue à choisir.
Une issue, ça s'invente.
Et chacun, en inventant sa propre issue,
s'inventesoi-même.
L'homme est à inventer chaque jour".
Ce qui fait qu' Oreste n'est pas seulement En-Soi, c'est cette liberté qui
est le pouvoir que détient la conscience de se soustraire aux déterminations naturelles.
Par elle, il se fait
Pour-soi dont "la loi d'être, comme fondement ontologique de la conscience, c'est d'être lui-même sous la
forme de présence à soi, L' Etre et le Néant , partie II .
Si l'on en revient au choix d'Oreste, qui après avoir délivré la ville de son tyran, la quitte cependant, c'est que
sa liberté n'a de sens que pour lui puisqu'elle ne concerne que lui.
Il ne veut pas dépendre des autres: "je veux.
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