Les personnages de L'école des femmes de Molière

« d'héroïnes futures, telles que Julie dans La Nouvelle Héloïse ou Mme de Rênal dans Le Rouge et le Noir. HORACE Au premier abord, il est un personnage deconvention : personnage codé du jeuneamoureux, le jeune premier de comédie.

Ilest à la mode perruque, « beaux canons,force rubans et plumes, grands cheveuxAux yeux d'Arnolphe, il est tour à tour «galant, damoiseau, godelu-eau, séducteur», autant d'expressions qui désignent lesjeunes gens qui doivent plaire aux femmes.Il incarne avec vérité l'image du « blondin» dupant le « barbon » qui appartient aumagasin d'accessoires de la comédieantique.

Mais il appartient tout autant à lamythologie incons ciente de Molière, au drame intime de sa jalousie, de ses amours contrariées. Cependant, en dépit de certains traits convenus, Horace est un homme vrai, porté par l'élan du coeur au pointde ne pouvoir pas même soupçonner qu'Arnolphe, son ami, son confident, puisse être son rival, le despote quityrannise Agnès.

Il exprime la générosité de l'amour qu'il suscite et qu'il accueille, dont il reconnaît toutel'émotion, auquel il sait répondre.

La langue précieuse s'harmonise avec la vérité de son coeur et elle devientnaturellement poétique.

A l'élan de l'amour, il allie la justesse d'un jugement équitable qui reconnaît en Agnèsune personne étouffée par l'ignorance et un pouvoir abusif.

Il fait figure de prince charmant qui éveille l'espritensommeillé de l'obscurantisme, du libérateur qui vole au secours de la victime opprimée. C'est donc à lui qu'il revient, dans la pièce, de tirer la leçon de l'amour : « L'amour est un grand maître » (versdu Menteur de Corneille) et de comprendre la circulation d'énergie, la transformation qu'il peut entraîner dans le coeur humain.

Molière, à 42 ans, le choisit pour se faire le porte-parole de la jeunesse.. »