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LES PRIX LITTERAIRES (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 15/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Le Goncourt a peu à peu pris une telle importance que, sous la pression de leurs éditeurs respectifs, les jurés ont quelquefois tendance à faire du lobbying. Dans les années 1970-1980, on parlait ainsi de « Galligrasseuil » pour désigner les trois maisons d'édition (Gallimard, Grasset, les Éditions du Seuil) qui, comme par hasard, trustaient tous les prix. Dès les années 1950, certains écrivains ont contesté ouvertement un système qui, en promouvant des ouvrages choisis par les éditeurs, impose une esthétique médiocre au détriment des bons auteurs et au mépris des lecteurs. Le pamphlet de Julien Gracq, La Littérature à l'estomac (Corti, 1950), est sans appel sur ce point. Est-ce un hasard si les jurés, ironiquement, lui attribuent le prix l’année suivante pour Le Rivage des \\Syrtesl Cracq devient ainsi le premier-et à cette date le seul - auteur à avoir refusé le Goncourt. Ce qui n’empêcha pas son livre d’obtenir un succès d’ailleurs mérité.

 

Il faudra attendre les années 1980 et surtout 1990 pour voir le Goncourt récompenser de petits éditeurs (les Éditions de Minuit, par exemple) ou des auteurs vraiment originaux. Parmi ceux-ci, certains connaîtront un véritable

mais des essayistes, des historiens, des orateurs rivalisant d'habileté rhétorique. Il y a quelque chose d'un peu scolaire dans ces prix, qui rappellent beaucoup ceux attribués aux bons élèves dans les collèges. C'est que les belles-lettres, selon l'expression de l'époque, sont alors considérées comme une sorte d'artisanat : les prix académiques ne récompensent pas le «génie», mais le savoir-faire d’écrivains qui ne mettent pas en avant leur originalité, mais la science avec laquelle ils usent des règles de la langue et de la rhétorique. Reste qu'à côté des honneurs d'État se crée un système de récompenses locales, qui ne sont plus des rentes mais des dotations ponctuelles. Le système des prix est en marche.

« l'HOMME AUX DEUX GONCOURT Une des règles du prix Goncourt veut qu'un lauréat ne soit récompensé qu'une seule fois au cours de sa vie.

li est pourtant une exception : Rom11in G11ry , qui avait reçu le prix en 1956 pour Les Racines du ciel, était au début des années 1970 considéré comme un écrivain dépassé .

Agacé par cette image injuste , il décide de se lancer une seconde fois dans la course au Goncourt, sous le pseudonyme d'Émile Ajar.

Avec un titre emblématique , La Vie devant soi (Mercure de France}, son roman est couronné en 1975; commence alors une double vie, qu'il gardera secrète jusqu'à la fin, et dont Vie et Mort d'Émile Ajar raconte à la fois la griserie et l'amertume .

D'autres romans suivronL et un jeune parent de Romain Gary prêtera même son visage à Émile Ajar, pour participer notamment à la célèbre émission Apostrophes ...

critique et jurés se retrouvent avec La Condition humaine d'A nd ré M alraux.

Céline peut par ailleurs se consoler avec le Renaudot.

L E PRIX RENAU DOT, Le prix Théophraste-Renaudot (son vrai nom ) a été créé en 1926 par dix critiques littéraires qui attendaient la fin de la délibération des juré s du Goncourt .

On a coutume de dire que ce prix répare les éventuelles injustices du Goncourt : de fait, deux livres sont désignés, au cas où le lauréat du Renaudot aurait déjà le Goncourt.

Le nom du lauréat est proclamé au restaurant Drouant , en m ême Le Goncourt a peu à peu pris une telle importance que, sous la pres sion de leurs éditeurs respectifs , les jurés ont quelquefois tendance à faire du lobbying .

Dan s les années 1970 -1980 , on parlait ainsi de « Galligrasseuil » pour désigner les trois maisons d'édition (Gallimard , Grasset, les Éditions du Seuil) qui, comme par hasard , trustaient tous les prix.

Dès les années 1950 , certains écrivains ont contesté ouvertement un système qui, en promouvant des ouvrages choisis par les éditeurs, impose une esthétique médiocre au détriment des bons auteurs et au mépris des lecteurs .

Le pamphlet de Julien Gracq , La Littérature à l'estomac (Corti, 1950}, est sans appel sur ce point.

Est-ce un hasard si les juré s, ironiquement, lui attribuent le prix seul -auteur à avoir refusé le Goncourt .

Ce qui n'empêcha pas son livre d'obteni r un succè s d'ailleurs mérité.

Il faudra attendre les années 1980 et surtout 1990 pour voir le Goncourt récompenser de petits éditeurs (les Éditions de Minuit , par exemple) ou des auteurs vraiment originaux .

Parmi ceux­ ci, certains connaîtront un véritable jurés ont depuis une quinzaine d'années à regagner en légitimité , soit en déjouant les pronostics , soit en sélectionnant des auteurs inconnus (Pasca le Roze ou Jean Rouault) .

En récompensant des auteurs francophones d 'origine étrangère comme Tahar Ben Jelloun ou Andreï l'Espagnol Jorge Semprun , l'académie Goncourt fait montre d 'un souci de crédibilité .

Les grands succès des années 1990 - 2000 , d'ailleurs, se sont faits en dehor s du système des prix, et sur une logique de scandale , de "plan médias » plutôt que de récompen se : songeons par exemple aux Particules élémentaires de Michel Catherine Millet , ou encore à la nouvelle Inconnu à cette adresse , de Kresmann Taylor , exhumé par les éditions Autrement et qui, par le simple bouch e à oreille , s'est vendu à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires .

Surmédiatisés , le Gonc ourt et le Renaudot ne sont pourtant que deux prix parmi des milliers .

Attribués par des collectivités locales, des sociétés sava ntes ou littéra ires, des associations ou des fondations , ces prix obéissent à deux logiques très différentes .

Il y a d'abord ceux qui ne sont connus que de quelques amateurs, ce qui ne les empêche pas de conférer un vrai prestige au sein de la communauté concernée .

On citera ainsi le Grand Prix de littératu re poli,i è re, ou chez les poètes les prix Max -Pol Fou,het , Apollinaire , le prix Kowalsky de la Ville de Lyon ou encore le Grand Prix de poésie de l'Acad é m ie française , qui se signalent tous par la qualité des œuvres couronnées et le discernement du jury -quels que soient par ailleurs les querelles de chapelles et les petits jeux d 'influence qui opposent telle coterie à telle autre ...

Il y a ensuite les prix d'automne , dont l'emblématique quo ique peu connu prix D é,embre , décern é en octobre ...

Un peu moins médiati sés que le Goncourt , ils bénéficient cependant d 'une grande attention chez les libraires et les éditeurs .

Outr e le Grand Prix du roman de l'Académ i e fran ç aise , on citera ainsi le prix Inter allié décerné par le cercle du même nom, et le prix Médicis (créé en 1958 }.

Le pri x Femina , fondé en 1904, juste .

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~ .;"4.:.- - r - - un an après l'attribution du premier Goncourt , a pour particularit é d'être attribué par un jury composé de douze femmes de lettres .

C e qui ne signifie que le prix soit à des femmes , de Saint ­ •• Exup éry figurent parmi les lauréats .

Aujourd 'hui, l'ensemble des jurys est mixte, ce qui a quelque peu contribué à marginaliser le prix Fémina .

À l'instar du Goncourt , certains de ces prix se sont dédoublés , en particulier le Médicis, dont le jury a eu l'inte lligence de créer en 1970 un p ri x M édi cis d u l i v re étranger , récompen sant des auteurs comme Milan Kundera (La vie ailleurs , 1973 }, Cortazar de Manuel, Umberto (Au nom de la Rose , 1982 }, Elsa Morante (Aracoeli, 1984) , Paul (Léviathan , 1993} et Philip Roth (La Tache , 2002) .

Il existe aussi un prix Médicis de l'essa i.

Il faut enfin signaler l'appar ition récente de prix d 'un genre nouveau , dont les plus connus sont le prix des lectri' es de Elle, le prix du Livre Inter , ou le Gon,ourt des ly,éens .

Tous trois ont en commun d'être attribués par des jurys de lecteurs, qui n 'appartiennent pas au monde de l'édition et ont donc pour vertu d'être dégagés des intrigues du milieu , plus proches du goût du public , et sans doute plus audacieux .

Un livre comme La Maladie de Sachs , de Martin Winclder (P.O.L.), prix du Livre Inter 1998 , est ainsi devenu le best-seller de cette année-là .

L e système des prix montre donc en capable d'évoluer et de répondre aux critiques dont il a fait l'objet depuis une cinquantaine d'années .

l'académie suédoise effectuent leur sélect ion annuelle dans le plus grand secret lors de leur s réunions hebdomadaires .

La date de l'annonce elle-même n'est révél é e que deux jours auparavant.

Outre le prestige que lui confère le prix, le lauréat reço it plus de 10 millions de couronnes (soit 1 ,1 million d'euros); à Stockholm où il reçoit son prix, il est invité à faire un discours , qui est souvent considéré par la suite comme une œuvre à part entière, précisant sa vision du monde e t de la littérature .

On cite ainsi , parmi les lauréats français , les disco urs d 'Albe rt Camu s (prix Nobel1957 } et de Saint-John Perse {1960}.

L'histoire du prix Nobel, comme celle du Goncourt , comporte un refus : celui de Jean-Pau/ Sartre (1964 }, qui pour le justifier n'argua pas de raison s r---------- -- --1 littéraires , mais politiques , évoquant LES GRANDS PRIX ÉTRANGERS Le système des prix n'est pas une spécialité française , loin s'en faut, mais, à l'exceptio n notable du Nobe l, les principaux prix étrangers sont mal connus en France .

Les différents Book e r Prize américains sont pourtant une institution, tout comme le prix Georg Bü,hner en Allemagne et le prix Cervantès en Espagne, ce dernier récompensant des auteurs de l'ensemble du monde hispanophone .

notamment une compromission avec le système , dont il ne voulait à aucun prix.

Il est vrai que ce coup d'éclat valut à Sartre, alors au faîte d e sa célébrité, une prodigieuse publicité ...

Les prix Nobel de littérature sont généralement attribué s à des écrivains déjà reconnus , voire d éjà âgés, à la différence du Goncourt qui couronne -en principe -de jeunes talents ; ils récompe nsent l'ensemble d'une œuvre , et non pas un livre en r-------- -- --- -i particulier.

Moins contesté que le LE PRIX DES PRIX : LE NOBEL On ne pourrait achever ce tour d'horizon sans évoquer ce prix Nobel qui, de tous les prix décern és à l'échelle planétaire, est probablement la distinction la plus convoitée .

Quand Alfred Nobel meurt en 1896 (la même année qu'Edmond de Goncourt ), il est à la tête fortune considérable , accumulée grâce à une invention : la dynam ite.

Dans son testament , il indique que ses actifs devront être utilisés pour récompen ser , chaque année , la personne qui a conféré à l ' humanit é le bienfait le plus important dans cinq disciplines : la physique , la chimie, la méd ecine ou la physiologie , la littérature et la paix (le prix Nobel d'économie sera créé en 1968 par la Banque royale de Suède ) .

Les cinq premier s prix Nobel ont été décerné s en 1901.

Les membres de Goncourt, le prix a fait l'objet de quelques critiques feutrées, et notamment de choisir des causes plus que des œuvres : les choix des deux dernières décennie s sont en effet souvent politiques , nombre de lauréats étant manifestement d istingués pour leur engage ment ou leur capacité à représenter une communauté .

Le dernier Nobel français, pour sa part , n'appartient pas à cette catégorie : Si man , en que, il reçut le et se fiant la notice quelque peu malveillante que lui consacrait un célèbre dictionnaire , des journaux titr è rent : "Un viticulteur français reçoit le prix Nobe l.>> Le prix apporta quelque notoriété à Claude Simon, mais ses tirages ne se sont pas multipliés : ils sont aujourd 'hui de l'ordre de 15000 à 20000 exemplaires .. »

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