L'Etranger – Albert Camus : Commentaire du chapitre 6, de la page 93 à 95 : J'ai pensé que je n'avais qu'un demi-tour... je frappais sur la porte du malheur
Publié le 15/11/2011
                             
                        
Extrait du document
 
                                Tout le récit est composé de phrases courtes qui mêlent l'imparfait et le passé-composé. L'imparfait est le temps de la description, des longueurs et ce temps représente la lenteur de l'action comme si le temps s'était arrêté (il était encore assez loin; c'était le même soleil, je savais, je ne sentais plus que les cymbales, je frappais). Par contre l'usage du passé-composé marque une succession de petites actions rapides, complètes (j'ai fait quelques pas, la lumière a giclé, tout a vacillé, j'ai compris). Ce récit semble durer très longtemps, c'est comme si le temps 's était arrêté et que tout se déroulait au ralenti. Le texte est aussi très visuel et il est facile de se représenter la scène. Parfois on semble voir un tableau de l'Apocalypse car il pleut du feu, et l'épée, la lame, l'acier et le glaive sont omniprésents, de même que la couleur rouge, qui annonce un malheur.
 
                                «
                                                                                                                            aucune considération pour la personne qu'il vient de tuer.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il se concentre sur lui-même et se contente de voir cethomme comme “un corps inerte”.
Camus montre la fatalité qui s'abat sur son héros.
                                                            
                                                                                
                                                                    La situation et absurde et c'est le destin qui est en marche.
                                                            
                                                                                
                                                                    Onimagine facilement  le dénouement  tout au long  de la scène.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le meurtre  est très  choquant  car il semble  nonprémédité et sans aucune motivation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Meursault n'a aucune raison d'en vouloir à l'arabe; c'est son ami Raymond quia des problèmes et Meursault est la uniquement pour l'aider.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il semble qu'il soit poussé à agir par des forces qui lecontrollent car il dit “j'ai pensé que je n'avais qu'un demi-tour à faire et ce serait fini”.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pourquoi ne le fait-il pas?Pour lui c'est la fatalité, il doit continuer.
                                                            
                                                                                
                                                                    Seul le mouvement est présent et il n'y a pas d'echanges de paroles.
La dernière  métaphore “et  c'était comme 4 coups brefs que je  frappais sur la porte du malheur” illustre  bien larésignation de M et se prédiction du futur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il demeure vraiment ce héros existentialiste qui se concentre sur lui-même et qui ne montre aucun sentiment enver les autres.
                                                            
                                                                                
                                                                    En un court instant cet homme qui a vécu une vie facile,tournée vers le plaisir du soleil, du sable et de la mer va devenir un criminel brutal qui sera condamné à mort par lasociété à laquelle il refuse de se conformer.
Possibilité de discussion: est-ce un crime et un roman raciste?
Camus a décrit  un homme  mais il arrive  presque  à nous  faire oublier  qu'il a commis  un meurtre  sans aucunejustification; de plus on ne fait aucune référence à la victime si ce n'est qu'il est arabe.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans la France coloniale de1940 ces  faits ne semblaient pas  importants; il ne fallait pas tuer mais le fait qu'soit un simple  arabe n'est pasimportant.
                                                            
                                                                        
                                                                    De nos jours dans  les pays du Magreb  beaucoup de  lecteurs sont  révoltés par ce livre et critiquentviolemment Camus.Pourtant plus qu'un roman raciste je pense que Camus a voulu écrire une violente critique sur le système judiciairede l'époque et sur la peine de mort en particulier.
Camus et l'absurde.
Bien qu'apparenté à l'existentialisme de Sartre, Camus a développé sa propre doctrine “la philosophie de l'absurde”.Elle est présente dans plusieurs oeuvres de Camus et L 'Etranger prend d'ailleurs place dans une trilogie que Camusa nommé “le cycle absurde” et qui comprend Le Mythe de Sisyphe ainsi que Caligula.
Dans le cycle de l'absurde l'existence sur terre n'a pas de sens.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les évènements se suivent et face à nous se dressela fatalité.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est pourquoi Meursault se contente de narrer les évènements sans les analyser.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais il est positif car ilest très content de son existence.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne triche pas, ne fuit pas devant la réalité (au tribunal ou devant Marie).
                                                            
                                                                                
                                                                    Ilaccepte les choses telles qu'elle sont et ne se soucie pas de la réaction des autres.
                                                            
                                                                                
                                                                    Après le meurtre et le procès,puis sa condamnation à mort il deviendra un homme révolté car il va refuser de renoncer à sa façon d'être.
                                                            
                                                                                
                                                                    PourCamus la révolte est la seule position de l'homme de l'absurde.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est épris de liberté d'esprit et d'action et doncrejette toute idée de Dieu;  s'il l'acceptait  il perdrait  son innocence  et devrait  effectuer  des actions  qu'il necomprend pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est au moment de son procès que Meursault découvre l'absurdité de son rapport avec le monde etlaisse éclater sa révolte tout à la fin.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il a perdu toute illusion avec la vie et la solitude est le résultat de l'absurde.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ilsemble enfin heureux et en paix avec lui-même.
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Albert Camus, L'Etranger Fin de la 1ère partie, de « J'ai pensé que je n'avais qu'un demi-tour à faire et ce serait fini. » à « Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur. »
- Commentaire composé de l'Etranger d'Albert Camus d'un extrait du chapitre IV de la partie II
- «J'ai pensé que je n'avais qu'un demi-tour à faire ... » : L'Etranger de CAMUS
- Camus, L'étranger chapitre 6 « La scène du meurtre ». « J'ai pensé que » ... « la porte du malheur »
- Albert Camus, "L'Etranger", IIème partie, Chapitre IV : commentaire littéraire
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                