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L'Etranger de CAMUS: ''Et c'est à partir de ce moment qu'ont commencé les choses dont je n'ai jamais aimé parler.''

Publié le 20/11/2012

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camus

La question centrale est désormais celle du temps,

devenu la principale source de souffrance. Une sorte de

lutte s'engage où la douleur de la privation peut même

s'avérer bénéfique car elle distrait de la menace autrement

dangereuse de l'ennui. Meursault note: «Les premiers

mois ont été durs.« Et aussitôt, il ajoute: «Mais justement

l'effort que j'ai dû faire aidait à les passer. « Les images

sexuelles qui assaillent le prisonnier sont dotées de la

même ambivalence: «Dans un sens, cela me déséquilibrait.

Mais dans un autre, cela tuait le temps.«

camus

« 146 1 Etude de L'Etranger mon temps.

j'ai souvent pensé alors que si l'on m'avait fait vivre dans un tronc d'arbre sec, sans autre occupation que de regarder la fleur du ciel au-dessus de ma tête, je m'y serais peu à peu habitué.

j'aurais attendu des passages d'oiseaux ou des rencontres de nuages comme j'attendais ici les curieuses cra­ vates de mon avocat et comme, dans un autre monde, je patientais jusqu'au samedi pour étreindre le corps de Marie.

Or, à bien réfléchir, je n'étais pas dans un arbre sec.

Il y avait plus malheureux que moi.

C'était d'ailleurs une idée de maman et elle le répétait souvent, qu'on finissait par s' habi­ tuer à tout.

Du reste, je n'allais pas si loin, d'ordinaire.

Les premiers mois ont été durs.

Mais justement l'effort que j'ai dû faire aidait à les passer.

Par exemple, j'étais tourmenté par le désir d'une femme.

C'était naturel, j'étais jeune.

Je ne pensais jamais à Marie particulièrement.

Mais je pensais tellement à une femme, aux femmes, à toutes celles que j'avais connues, à toutes les circonstances où je les avais aimées, que ma cellule s'emplissait de tous les visages et se peuplait de mes désirs.

Dans un sens, cela me déséquilibrait.

Mais dans un autre, cela tuait le temps.

j'avais fini par gagner la sympathie du gardien-chef qui accompagnait à l'heure des repas le garçon de cuisine.

C'est lui qui, d'abord, m'a parlé des femmes.

Il m'a dit que c'était la première chose dont se plaignaient les autres.

Je lui ai dit que j'étais comme eux et que je trouvais ce traitement injuste.. »

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