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Lettre 48 des Liaisons Dangereuses

Publié le 09/05/2013

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liaisons dangereuses
Lettre 48 Le Vicomte de Valmont à la Présidente de Tourvel « C'est après une nuit orageuse […] plus forte que moi «p.137-138   Les Lumières sont l’époque de la raison que l’homme doit pouvoir utiliser librement pour arriver à une indépendance intellectuelle, morale et spirituelle. Le libertinage s'épanouit dans ce XVIIIème. siècle, revendiquant une liberté par rapport aux bonnes mœurs et à la religion. Choderlos de Laclos, à travers son œuvre épistolaire, Les Liaisons Dangereuses, publié en 1782, met en scène et dénonce les principes du libertinage, par le biais de deux personnages, le Vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil, deux libertins aux mœurs légères qui séduisent et perdent leurs victimes. Le Vicomte de Valmont a quitté le domicile de sa tante Mme de Rosemonde, selon le souhait de Mme de Tourvel. En voyageant vers Paris, il a retrouvé une prostituée, Émilie, dans les bras de laquelle il a passé la nuit. Celle-ci lui sert alors de « pupitre « pour rédiger une lettre d'amour à Mme de Tourvel, envoyée en lecture à Mme de Merteuil pour lui prouver qu'il est toujours un libertin froid et cynique, digne de sa complice. Dans l'extrait qui nous occupe, nous pouvons dès lors nous demander quels sont les principaux enjeux de cette lettre. Nous ferons d'abord apparaître une lettre d'amour adressée à sa destinataire, ensuite une lettre libertine, avant de porter notre attention sur la lettre d'un libertin, reflet d'une époque et servant l'objectif de Choderlos de Laclos.   I – Une lettre qui cherche à séduire a. Une déclaration d'amour explicite À la première lecture, nous pouvons voir que cette lettre poursuit la stratégie de séduction de Valmont à l’égard de Mme de Tourvel. À sa demande, il s'en est éloigné, ayant toutefois réussi à l'autoriser de lui écrire. Par le biais de cette lettre, il lui fait alors une déclaration d'amour explicite. Il insiste sur le fait qu’il ne peut rien contre cet amour qu’il éprouve pour elle et qui l’a complètement assujetti. - D'abord, Valmont utilise un registre lyrique pour exalter son sentiment amoureux: il plante un décor propre à exprimer l'intensité de ses sentiments : après une « nuit orageuse « durant laquelle « [il] n'a pas fermé l'oeil «, assis à une table. Le pronom « je « domine, des ponctuations fortes (exclamations l.34-36) et de nombreuses hyperboles traduisent ses sentiments, telles que la « puissance irrésistible de l'amour« (l. 9), «l’ autel sacré de l'amour« (l.34), métaphore religieuse également qui évoque la table d'écriture lui servant à prononcer « le serment de [l’]aimer toujours « (l. 35-36). De plus, son amour ne cesse de grandir : « une ivresse qui s’augmente à chaque instant « (l. 40). La forme pronominale montre un sentiment qui se suffit à lui-même, comme si les refus de Mme de Tourvel ne pouvaient en rien décourager l’amour de Valmont. Malgré son éloignement, cet amour lui permet d’« oublier […] le désespoir « d’être rejeté (l. 25). Exprimé ainsi, il garantie sa fidélité, et flatte la destinataire qui a pu susciter « une émotion si douce et cependant si vive. « (l.29-30) Mme de Tourvel connaît son passé de libertin, et peut croire naïvement, en lisa...
liaisons dangereuses

« Par le biais de cette lettre, il lui fait alors une déclaration d'amour explicite.

Il insiste sur le fait qu'il ne peut rien contre cet amour qu'il éprouve pour elle et qui l'a complètement assujetti.

- D'abord, Valmont utilise un registre lyrique pour exalter son sentiment amoureux: il plante un décor propre à exprimer l'intensité de ses sentiments : après une « nuit orageuse » durant laquelle « [il] n'a pas fermé l'oeil », assis à une table.

Le pronom « je » domine, des ponctuations fortes (exclamations l.34-36) et de nombreuses hyperboles traduisent ses sentiments, telles que la « puissance irrésistible de l'amour» (l.

9), «l' autel sacré de l'amour» (l.34), métaphore religieuse également qui évoque la table d'écriture lui servant à prononcer « le serment de [l']aimer toujours » (l.

35-36).

De plus, son amour ne cesse de grandir : « une ivresse qui s'augmente à chaque instant » (l.

40).

La forme pronominale montre un sentiment qui se suffit à lui-même, comme si les refus de Mme de Tourvel ne pouvaient en rien décourager l'amour de Valmont.

Malgré son éloignement, cet amour lui permet d'« oublier [...] le désespoir » d'être rejeté (l.

25).

Exprimé ainsi, il garantie sa fidélité, et flatte la destinataire qui a pu susciter « une émotion si douce et cependant si vive. » (l.29-30) Mme de Tourvel connaît son passé de libertin, et peut croire naïvement, en lisant une telle lettre, qu'il a été converti au véritable amour. - Par ailleurs, Le champ lexical du trouble, du tourment insiste sur le fait qu'il ne serait plus maître de sa volonté ni de ses pensées.

De cette manière, il se présente comme fou amoureux : « j'ai peine à conserver assez d'empire sur moi »(l.9), « le délire qu'il me cause » (l.25) a pour conséquence d' «[...] être obligé d'interrompre [l'écriture de cette lettre] » (l.12), de la « quitter un moment pour dissiper une ivresse qui s'augmente à chaque instant, et qui devient plus forte que [lui] » (l.39-41) De la part du Vicomte de Valmont, c'est une façon d'anticiper les reproches que ne manquera pas de lui adresser Mme de Tourvel : elle lui avait permis, de lui écrire, mais pas des lettres d'amour ! Il se justifie donc ainsi : il ne peut se défendre contre ce sentiment qui s'est rendu maître de lui. Il exprime également son rêve d'être aimé en retour sans effrayer la femme vertueuse : - la phrase interro-négative « Quoi ! ne puis-je donc espérer que vous partagerez quelque jour le trouble que j'éprouve en ce moment ? »(l.12) semble dire qu'il n'ose croire qu'elle ne l'aime un jour.

Néanmoins, le futur donne cette éventualité comme réaliste.. »

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