Lettre de Rousseau à M. le marquis de Mirabeau, 31 janvier 1767: commentaire
Publié le 15/05/2012
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J'ai pris toute lecture dans un tel dégoût, qu'il a fallu renoncer à mon Plutarque; la fatigue même de penser me devient chaque jour plus pénible...
En 1767, Rousseau est en Angleterre, au château de Wootton, chez un ami du philosophe anglais Hume . Il jouit du calme et du repos dans sa nouvelle retraite, où il est depuis plus d'un an. Mais son humeur inquiète et sa susceptibilité maladive (il fait à Hume des scènes ridicules) ne tarderont pas à l'en chasser (mai 1767). C'est de là qu'il écrit au marquis de Mirabeau une lettre qui le dépeint tout entier...

«
r.
Sa tournure d'esprit.
1.
llien qu'il ail beaucoup lu, très jeune, au hasard, à la maison paternelle, avec plus de méthode plus tard, mais sans
direction, aux Charmettes, ~hez Mme de Warens, Rousseau
n'est pas un livresque; la lecture le fatigue et nous ne sommes
pas étonnés de l'entendre dire qu'ill' a prise en dégoût: il doit
cependant aux anciens et en particulier à Plutarque la plupart de ses· idées politiques : système égalitaire, souveraineté de l'État ou du peuple, république idéale, citoyens vertueux, etc.
2.
Il n'est pas non plus un cérébral.
Penser lui est pénible, car penser, c'est mettre ses idées en ordre, construire des raisonne· ments, s'acheminer lentement et clairement à une conclusion.
Or, il est intuitif, bien qu'il donne parfois l'impression d'mi logicien et même d'un sophiste.
Tout travail de composi· tion et de rédaction lui est une fatigue : les idées lui échappent,
quand il a la plume à la main (même quand il fait une lettre), et il combine longtemps ses phrases dans sa tête, avant de les
écrire.
Comme il.
»
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