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L'idéal littéraire de Mme de Staël : classique ou romantique ?

Publié le 17/03/2011

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   Matière. — Dans la deuxième partie de son livre De l'Allemagne, peut-on dire que Mme de Staël ait lutté à l'avance pour l'école romantique contre le classicisme ? Pourriez-vous, par une étude attentive des textes, dégager son idéal littéraire ? A-t-elle prévu la prodigieuse extension de la poésie lyrique et le renouvellement, par le lyrisme, de tous les genres poétiques ? Et l'impression dernière n'est-elle pas qu'il y a dans cette partie du livre De l'Allemagne un curieux mélange d'audace et de timidité ?    Plan proposé :    Introduction. — Mme de Staël est essentiellement cosmopolite (son origine, sa naissance, sa vie, les milieux qu'elle a traversés). Elle a subi très fortement, d'une part l'influence du classicisme, et du pseudo-classicisme, de l'autre, celle de Rousseau, de la littérature anglaise, de la littérature allemande.    I. — Partie historique.    Elle tire son unité d'un principe tiré de Montesquieu : relation entre la littérature et le milieu. D'où la grande distinction entre les littératures classique et romantique. Elles diffèrent :

« C) Le renouvellement de la littérature (2e partie, chap.

xi). Le débat se pose entre « l'imitation » et « l'inspiration ». Analyse des principaux passages.

Cette littérature nouvelle sera affranchie de la règle de l'imitation, elle serapersonnelle, c'est-à-dire lyrique, et nationale, c'est-à-dire qu'elle n'ira plus chercher ses sujets dans l'antiquité. D) Le renouvellement de la poésie lyrique. 1° Principes : a) Attaques contre Boileau : la raison, la sagesse, la pédanterie.

La poésie et la versification.

Le lyrisme n'est pasun genre qui ait été cultivé en France ; b) La poésie est le langage national des hommes. Les gens du peuple sont plus près de la poésie que les gens de goût.

C'est la prose qui est factice.

L'idéal de lapoésie lyrique, c'est la traduction la plus naturelle, c'est-à-dire la plus « personnelle » des sentiments et despassions ; c) La poésie sera en rapport étroit avec le milieu où elle vivra.

Evolution de l'âme humaine depuis l'antiquité (2epartie, chap.

x).

Le christianisme et l'évolution des sentiments ; d) L'art cesse d'être un divertissement. Il est quelque chose de grave, de sérieux : haute idée que Mme de Staël se fait de la fonction du poète et del'écrivain.

Ce que deviennent les « symboles » de l'antiquité.

Insuffisants, ils seront remplacés par les inspirations lesplus sublimes de l'art moderne. Conclusion (a + b + c + d).

— De tout cela résultera une révolution profonde dans la forme, le style, la versification.Il n'est plus question de faire des vers antiques sur des pensers nouveaux (2e partie, chap.

ix).

Indépendance ;accord intime entre la passion et le style, forme non seulement intelligible, mais avant tout « sensible » ; part trèsgrande faite à la sensibilité à côté de l'intelligence et, au besoin, aux dépens de l'intelligence (2e partie, chap.

ix). 2° Quand ce renouvellement sera-t-il possible en France ? Sur ce point, les restrictions dont nous avons parlé reviennent en foule.

Contradictions fréquentes dans lesaffirmations de Mme Staël.

Croit-elle que le lyrisme peut renouveler le théâtre ? Elle demande que les écrivains « reculent un peu les bornes de la carrière » (2e partie, chap.

xv, fin).

Par contre,l'éloge qu'elle fait de Ducis, traducteur de Shakespeare, aurait été plus grand, si le traducteur n'avait pas imité lesdéfauts du grand poète anglais. Que pense Mme de Staël de la rénovation de l'épopée par le lyrisme ? De la transformation des autres genres ?Peut-on dire qu'elle a prévu le romantisme ? Conclusion.

— Hardiesse et timidité de Mme de Staël.

Hardiesse de l'esprit, timidité du goût.

A côté de la femmemoderne dont l'intelligence rapide et souple ouvre à l'art des horizons nouveaux, il faut laisser une place à laFrançaise du XVIIIe siècle.

Quand on déclare que le poème d'Hermann et Dorothée manque « de dignité etd'aristocratie », que Faust aurait dû être composé à une époque de « chaos intellectuel », que ce n'est décidémentpas un « bon modèle », et qu'il est à désirer que de telles productions « ne se renouvellent pas », l'audace dans lesprévisions a autant de limites que le goût lui-même qui a dicté ces jugements.

Gela n'empêche pas que le livre abeaucoup fait pour éveiller les idées romantiques, et qu'il faut ranger l'auteur parmi les précurseurs immédiats de larénovation littéraire du XIXe siècle.. »

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