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L'imitation dans les Fables

Publié le 27/03/2015

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Il faut aussi souligner la vigueur de la description chez La Fontaine par exemple dans « L'huître et le rat « (VIII, 9, y. 22-25) ; si La Fontaine s'inspire d'une épi­gramme de l'Anthologie palatine d'Antiphile, on ne découvre là qu'un seul adjec­tif qui caractérise les huîtres (« Des huîtres vit bâillantes «) ; si on considère qu'il s'est aussi inspiré de Gilles Romain, le seul passage descriptif est, aussi, bien réducteur (« une Ouytre il avise / Bien grasse à son avis «) ; en comparaison, la ten­tation supérieure que représente l'huître de La Fontaine relève de la fascination.

« E X P 0 S t S F C H E S qu'avançait Poussines; chez La Fontaine, le personnage qui est remarquable c'est le pâtre qui attend tout de lui-même, de son travail.

Le renversement Enfin, il arrive que La Fontaine, en partant d'un sujet traité d'un certain point de vue, cherche à le traiter pour démontrer le point de vue opposé ; le sujet de la fable «Le renard et les poulets d'Inde» (XII, 18), évoqué d'abord par le voyageur Nico­ las Denis (1672), avait été repris par des cartésiens qui trouvaient là« un argument en faveur de la thèse des animaux-machines » (M.

Fumaroli).

La Fontaine se sert au contraire de ce sujet pour« prouver» non seulement leur intelligence mais aussi leur intuition géniale, débordant les limites du simple raisonnement » (ibid) .

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Ill • LA TRANSFIGURATION DE LA FORME ET DU TON Le rôle de l'action dramatique Si l'on compare (dans l'édition d'A.

Versaille) les textes qui inspirent La Fon­ taine à ses propres Fables, on se rendra compte à propos par exemple de la fable «Le torrent et la rivière» (VIII, 23) de l'importance accordée par La Fontaine à l'action dramatique et à sa vraisemblance: chez Abstémius, il s'agit d'un pay­ san qui a tout son temps et cherche le meilleur endroit pour traverser la rivière ; chez La Fontaine, on voit un voyageur surpris par des voleurs, traversant d'abord un torrent effrayant, mais qui, toujours poursuivi, se jette dans une calme rivière qui sera fatale pour lui.

La suggestion de la description Il faut aussi souligner la vigueur de la description chez La Fontaine par exemple dans« L'huître et le rat» (VIII, 9, v.

22-25); si La Fontaine s'inspire d'une épi­ gramme de !'Anthologie palatine d' Antiphile, on ne découvre là qu'un seul adjec­ tif qui caractérise les huîtres ( « Des huîtres vit bâillantes ») ; si on considère qu'il s'est aussi inspiré de Gilles Romain, le seul passage descriptif est, aussi, bien réducteur ( « une Ouytre il avise/ Bien grasse à son avis ») ; en comparaison, la ten­ tation supérieure que représente l'huître de La Fontaine relève de la fascination.

Le pouvoir de la gaieté Dans « Le trésor et les deux hommes » (IX, 16), ce pouvoir de la gaieté est directement lié à lornementation que se permet La Fontaine, à partir des canevas étriqués d' Ausone et de Vauquelin de la Fresnay, et à lironie légère qu'il choisit de mettre en œuvre et qui est aux antipodes de la lourdeur didactique de Cognati (qui traite du même sujet dans sa fable « Le riche et le pauvre » in Narrationum sylva).

Conclusion : L'imitation, loin de brider l'imagination et le savoir-faire de La Fontaine, donne au contraire au fabuliste l'occasion d'une émulation qu'il pratique à son avantage.. »

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