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LITTÉRATURE DE L'ANTIQUITÉ TARDIVE A LA RENAISSANCE CAROLINGIENNE (Ve au IXe Siècle)

Publié le 19/10/2011

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Les « temps de transition «, que l'on a également appelés les « siècles d'incubation de la culture européenne «, ont en fait commencé après la vraie coupure de la civilisation antique : celle qu'on provoquée au cours du IIIe siècle, les désordres de l' « anarchie militaire «, avant la fondation du Bas-Empire par Dioclétien (284-305). C'est alors que la création littéraire en langue latine est passée, dans sa quasi-totalité, aux mains des écrivains chrétiens. De fait, il faut attendre la fin du IVe siècle pour retrouver deux grandes oeuvres presque entièrement étrangères au christianisme : l'Histoire d'Ammien MARCELLIN et les poèmes de CLAUDIEN. Tous deux sont d'ailleurs d'origine grecque : le premier est issu d'Antioche, le second d'Alexandrie.

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Malgré les pertes et les destructions, de nombreux ma­ nuscrits carolingiens, copies d'œuvres antiques attestent le r6la d'une époque grAce à laquelle l'héritage palan et chrétien dea premiers siècles de notre àre a pu Atre sauvé (Photo Glraudon) .

tère de Luculanum; Rome, où brille la plume du pape toscan LÉoN LE GRAND, orateur et épis­ tolier de qualité (440-461).

Au VI' siècle, c'est incontestablement l'Italie qui manifeste la plus grande vitalité créatrice, en particulier sous le règne brillant d'un prince ostrogoth, Théodoric l'A male, dit le Grand (493-526).

Sa restauration de la romanité sous la souveraineté ostrogothique entraine une vé- ritable prérenaissance.

Les artisans en sont ENNODE d'Arles, devenu évêque de Pavie, et sur­ tout deux patriciens aussi illustres par leur ac­ tion politique que par leur œuvre littéraire : BoÈcE et CASSIODORE.

Dernier philosophe romain, encore directement formé par des maîtres d'Alexandrie, Boèce écrit dans sa prison le tes­ tament tragique du néo-platonisme latin, en prose et vers alternés : la Consolation de la philosophie, que tout le Moyen Age ne cessera de relire.

D' ab o rd chancelier du roi et historien, Cassiodore finit sa vie dans son monastère privé de Vivarium en Calabre.

Il y rédig e un com­ pendium des arts profanes ct sacrés : les Ins­ titutions divines et séculières, progra mme très écouté des siècles suivants où, grâce à lui, les moines sauront réconcilier « l'amour des let­ tres et le désir d e Dieu ».

C'est aussi l'époque oi1, après le premier essai anonyme de la Règl e du maître, BENOIT de Nursie rédige pour ses moines du Mont-Cas­ sin celle qui, sous son nom, restera la charte majeure du monachisme occidental : la R èg le bénédictine.

A la fin de ce même siècle, un moine devenu pape, GRÉGOIRE LE GRAND ( + 604), adapte avec souplesse sa langue fluide et sa riche culture à des publics très divers.

D'où, pour les moines, l'exégè se spi ritu elle des Com­ mentaires moraux sur Job; pour les clercs, les prescriptions de sa Règl e pastoral e .

Enfin, écrits pour un public populaire avide de mer­ veilleux chrétien, ses anecdotiques Dialogues sur la vie d es Pèr es d' Itali e incluent une célè ­ bre Vie de saint Benoit.

C'est un Italien du nord, formé aux écoles de Ravenne, Venance FoRTUNAT, qui donne alors à la Gaule mérovingienne son dernier grand poète latin antique.

Son séjour à Poitiers (567- 587), dans l'entourage de la reine Radegonde retirée au monast ère de Sainte-Croix, contribue à faire alors de cette communauté un centre de culture classique d'un niveau exceptionnel.

Unifiée politiquement et religieusement en .

ce dernier quart du VI' siècle , l'Espagn e wisi­ gothique est prête à recueillir les biblioth èques des réfugiés africains, les leçons de pédagogie chrétienne d'AUGUSTIN et de CASSIODORE, l'exem­ ple concret que lui donne Grégoire le Grand d'une littérature pastorale adaptée à la misère intellectuelle des temps nouveaux.

Ces incita­ tions extéri eures permettent de mieux compren ­ dre l e phénomène culturel singulier que re­ présente, par son ampleur et surtout par son rayonnement durable au long du Moyen Age occidental, l'œuvre littéraire d'IsiDoRE , évêque de Séville ( +636).

Auteur de l'encyclopédie en 20 livres des Etymologies ou Origines, il n'est pas qu'un conservateur figé dans une tâche de pure transmission.

A la veille du siècle difficile qui précède la Renais sance carolingienne, il a su stocker en attente les matériaux fondamen­ taux de la culture antique.

La diversité des au­ tres œuvres qu'il destina aux clercs et aux moi­ nes , aussi bien que son rôle éminent dans le Concile IV de Tol ède (633), montrent en lui un homme d'action et un pasteur soucieux d'assu­ mer toutes ses responsabilités.

Homme antique. »

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