Littérature et cinéma: le personnage

« 1 FICHES .

1 1 Dans Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, celui-ci choisit de faire boiter l'héroïne , Mathilde, jouée par Audrey Tautou, plutôt que de la montrer paralysée des jambes dans son fauteuil roulant, comme l'indique Sébastien Japrisot dans son roman.

2.

La valorisation d'un personnage 1 Le réalisateur peut aussi moduler la place donnée au person­ nage dans le film, lui accorder plus ou moins d'importance, en faire un personnage secondaire ou au contraire principal.

1 Ainsi dans Tous les matins du monde d'Alain Corneau, le choix de Gérard Depardieu pour incarner Marin Marais confère à ce personnage une imQortance supérieure à celle de Sainte Colombe, joué par Jean-Pierre Marielle, alors que ce dernier est le personnage principal.

Aussi Alain Corneau a-t-il rajouté un prologue et un épilogue centrés sur Gérard Depardieu et non sur Marielle.

IIII La personnalité du comédien 3.

L'incarnation du personnage Cela permet de transformer considérablement le personnage en lui donnant une plus grande liberté de mouvement.

Alain Corneau a aussi accentué leur opposition par le contraste des couleurs de leurs costumes : rouge pour Marin Marais, noir pour Sainte -Colombe.

Elle influe forcément sur son jeu d'acteur et donc sur son interprétation du personnage; l'acteur a un corps et un comportement qui peuvent être modi­ fiés en partie mais jamais totalement: son physique, sa physionomie donnent au personnage une image qui en sera peut-être indissociable pour certains spectateurs.

Ainsi le personnage de Valmont incarné par John Malkovich dans Les Liaisons dangereuses adapté par Stephen Frears s'imprime dans la mémoire des spectateurs pour toujours, avec le visage sensuel et la silhouette élégante de cet acteur.

4.

La gestuelle et l'attitude Le maintien, le regard, les expressions du visage, s'ils sont imposés par le réa­ lisateur, sont imprégnés de la personnalité de l'acteur .

Il en est de même pour sa voix et sa diction, qui peuvent être travaillées, modifiées mais pas totale­ ment transformées sauf au moyen d'artifices techniques.

C'est pourquoi le personnage de Fabrice Del Dongo dans La Chartreuse de Parme a définitive­ ment le timbre de la voix et le phrasé si particuliers de Gérard Philippe, dans le film de Christian-Jaque adapté du roman de Stendhal.

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