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LITTERATURE GRECQUE : La langue grecque L’Épopée

Publié le 18/10/2011

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Plus grandiose, l'lliade est une épopée militaire et les combats, dans lesquels les Dieux interviennent sans cesse, y tiennent la plus grande place ; l'Odyssée, qu'on peut à juste titre tenir pour relativement plus récente, présente un caractère plus familier, et les aventures de voyage, reposant sur des éléments réels ou, plus souvent, imaginaires, constituent le fond même de l'oeuvre. Différentes par le sujet, le ton et quelques traits de langue, les deux épopées peuvent difficilement être attribuées à un seul auteur.

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« Homère : une Impression de )eu.nesse et de fraicheur nous n'avons que des légendes, dont la plus constante est qu'il aurait été aveugle et errant.

Il est vraisemblable qu'un homme de ce nom, auteur de tout ou partie de l'lliade pour le moins, a vécu vers le 1x• siècle avant notre ère.

Comme les bardes celtiques, les trouvères de notre Moyen Age et, plus près de nous, les guzlars de Yougoslavie, HoMÈRE - ou tout autre qui s'est recommandé de son nom comme d'une sorte de raison sociale - a dû être un chanteur errant, portant dans sa mémoire une prodigieuse quantité de vers (ou d 'éléments de vers) qu'il réci~ait ou transformait en im­ provi sant selon les goûts du public qui l'écou­ tait.

La matière de l'épopée grecque était le souvenir légendaire de ces « barons » achéens qui , bien des siècles avant HoMÈRE, s'étaient illustré~ dans la prise de la ville de Troie, en représailles du rapt d'HÉLÈNE de Sparte par le Troyen PARIS.

Il y avait là un cycle légendaire dont la plupart des œuvres qu'il a inspirées sont perdues pour nous : on n ous parle d'épo­ pées qui s'intitulent, par exemple, les Chants Cupriens, la Petite lliade, la Prise de Troie, etc .

dont nous pouvons à peine discerner les grands traits .

De cette énorme matière ne nous ont .

été conservés que deux grands poèmes, con sidérés comme les plus anciens et les plus beaux .

En fait l'Iliade et l'Odl!ssée, qui comp­ tent ensemble quelque 25 .000 vers, ne traitent que de deux épisodes de la « geste :.

des Achéens : 1'/liade part de la Colère d'AcHILLE qui, à la fin de l'interminable siège de Troie se « retire sous sa tente » après une querell~ avec AGAMEMNON : abandonnant les Achéens à leur sort jusqu'à ce que leurs adversaires commencent à mettre le feu aux nefs achéen­ nes, il cède aux prières de son ami PATROCLE et l'envoie, revêtu de ses propres arme s , combattre les Troyens ; mais, PATROCLE ayant été tué par HECTOR, ACHILLE, pour le venger, tue le prince troyen sous les murs de sa vill e.

L'0d1Jssée , au contraire, appartient aux Retours qui racontaient comment les chefs étaient reve­ nus - ou n'étaient pas revenus - dans leurs foyers : le héros en est ULYSSE (en grec : Odusséus) qui, après bien des vicissitude s, finit par revenir dans so n île d'Ithaque : il y retrouve son épouse PÉNÉLOPE , fidèle en dépit des avances des Prétendants, dont il fera un massacre avec l' aide de son fils TÉLÉMAQUE.

Plus grandiose, l'lliade est une épopée mili­ taire et les co mbats , dans lesquels les Dieux interviennent sans ce ss e, y tiennent la plus grande place ; l'Odyssée, qu'on peut à juste titre tenir p our relativement plus récente, pré­ sente un caract ère plus familier, et les aven­ tures de voyage, reposant sur des éléments réels ou, plus souvent, imaginaires, constituent le fond même de l'œuvre.

Différentes par le sujet, le ton et quelques traits de langue, les deux épopées peuvent difficilement être attri­ buées à un seul auteur.

En tout cas , elles sont l'une et l'autre écrites dans une langue litté­ raire, qui suppose une longue tradition anté­ rieure.

Il n 'y a pas de « dialecte épique », mais une langue propre au genre de l' épopée, où les archaïsmes et des traits dialectaux abondent : ce ne fut pas l'une des moindres surprises lors du déchiffrement des tablettes « mycénieO:nes :.

du x11• siècle avant notre ère, à partir de 1952, que de constater que le génitif singulier en -oyo, si fréquent chez HoMÈRE et qui sem­ blait avoir presque entièrement disparu en grec proprement dit, était en « mycénien » la forme constante de ce cas.

Le poète utilise d'innombrables formules, les unes réduites à la fin des vers, les autres comportant plusieurs vers dont la forme ne varie pour ainsi dire jamais .

Le miracle permanent de l'Iliade et de l'Od1Jssée consiste en ceci que ces deux œuvres écrites dans une langue composite, pleine d'ar~ tifices, et qui n'a jamais été parlée effective­ ment, donne une profonde impression ' de jeu­ nesse « directe » et de fraîcheur.

Si la formule qu'on répétait naguère : « Le monde nait : HoMÈRE chante » est historiquement fausse, puisque la poésie épique suppose une longue tradition littéraire, il n'en est pas moins vrai que, pour le lecteur moderne, tout se passe comme si un homme de génie avait inventé, ave. »

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