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Livre III (décembre 1728 - avril 1730) - Les Confessions de Rousseau

Publié le 17/01/2022

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L'EXHIBMONNISTE. Rousseau s'abandonne à l'errance et à l'oisiveté. Ses désirs sensuels insatisfaits le conduisent à se réfugier dans l'imaginaire, puis à se livrer à des pratiques exhibitionnistes. Il n'échappe à une sévère correction que grâce à son talent d' affabulateur. La rencontre d'un abbé, Monsieur Gaime, le ramène dans le droit chemin : Rousseau découvre dans ce religieux modeste et généreux, le modèle du Vicaire savoyard.
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« I - L'EXHIBITIONNISME Dans les semaines qui suivent le « crime » commis contre Marion, Rousseau s'abandonne à ses désirs présents : «Mon sang allumé remplissait incessamment mon cerveau de filles et de femmes : mais n'en sentant pas le véritableusage, je les occupais bizarrement en idée à mes fantaisies sans en savoir rien faire de plus » (p.127).

Il se souvientalors de Mademoiselle Goton et de ses fessées qui lui procuraient un plaisir masochiste.

Une compensation à la foisperverse et morale de sa faute lui fait imaginer Marion se vengeant sur lui par des fessées punitives. Les actes d'exhibitionnisme se situent dans ce contexte, comme si Jean-Jacques voulait passer du rêve à la réalité.Il cherche l'occasion de recevoir « le traitement désiré » en s'exposant « de loin aux personnes du sexe dans l'étatoù [il] aurait voulu être auprès d'elles » (p.128).

Ce n'est donc pas dans l'acte d'exhibition que Rousseau rechercheson plaisir, mais dans la punition voluptueuse qui doit suivre l'exhibition.

Comme il n'ose pas formuler explicitement sademande, il s'offre silencieusement dans les « allées sombres ».

L' aventure s'achève de façon burlesque avec lacapture de Rousseau par « un grand homme portant une grande moustache, un grand chapeau, un grand sabre »(p.128). L'exhibitionnisme se solde donc par un échec, Rousseau n' ayant ni obtenu « le traitement désiré », ni même suscitél'intérêt d'une seule femme.

L'incapacité d' atteindre les autres le renvoie à sa solitude et l'enfonce encoredavantage dans l'imaginaire. II - LE DÎNER DE TURIN OU LA REVANCHE DU LAQUAIS MÉPRISÉ Entré comme laquais à Turin au service du comte de Gouvon, Rousseau est sensible au charme de sa petite-fille,Mademoiselle de Breil.

Il s'efforce de complaire à sa séduisante héroïne par un « manège servile ».

Un grand dîner luidonne l'occasion de briller dans le déchiffrement d'une devise, science qui relève du domaine aristocratique.

Lamaîtrise du latin dont Rousseau fait preuve en homme des Lumières permet à ce plébéien, jusque-là inaperçu, d'êtredistingué par tous les aristocrates présents grâce à son mérite. Dès lors, Mademoiselle de Breil lui accorde deux regards successifs, puis une parole.

Cette parole a beau être unordre renvoyant Rousseau à sa condition de domestique, Jean-Jacques obéit en amant prêt à la soumission la pluséperdue.

Son geste professionnel (remplir le verre de sa maîtresse) est perturbé par sa passion.

Le « tremblement »de Jean-Jacques, l'eau renversée par lui, la rougeur de l'héroïne traduisent une émotion amoureuse manifeste etinavouée, mais partagée au même instant.

Il faut toute l'ignorance mondaine de Jean-Jacques pour rester figéquand Mademoiselle de Breil, se conformant au code traditionnel des relations amoureuses, laisse un jour tomber songant devant lui.

Cette gaucherie rétablit la distance sociale et abolit brutalement la figure virtuelle d'amant que sedonnait Rousseau. « Le narrateur qui retrace avec attendrissement ce bref roman raté, c'est l'auteur acclamé de La Nouvelle Héloïse, observe Jean Starobinski dans La Relation critique.

La réussite du grand roman donne le pouvoir de raconter l'échec vécu, et d'en faire un petit chef d'oeuvre ironique.

» L'incomplet et l'inaccompli de l'expérience vécue ont préparél'accomplissement parfait de la fiction romanesque.. »

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