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Livre II (mars 1728 - décembre 1728) - Les Confessions de Rousseau

Publié le 17/01/2022

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RÉsumÉ L'euphorie de la liberté gagne Rousseau qui rêve avec une naïveté enthou-siaste de châteaux, de belles demoiselles et d'aventures. Après avoir erré quelques jours en logeant chez des paysans, il arrive à Coufignon, à deux lieues de Genève. Le curé Monsieur de Pontverre l'héberge et voit l'occasion de rendre à l'église « une âme ôtée à l'hérésie » ; recommande Rousseau à une nouvelle convertie d'Annecy, Madame de Warens. Convaincu qu'il s'agit d'une « vieille dévote bien rechignée » (p.87), Rousseau traîne en route, craint que sa timidité ne l'empêche de parler et rédige une lettre pour se présenter.

« L'impact de la dénonciation Après un récit d'une extrême vivacité où la volonté du coupable apparaît comme subvertie par le démon auquel unpauvre garçon n'a pas été en mesure de résister, Rousseau examine les conséquences de sa dénonciation pourMarion, formulant sur le destin de la jeune fille des hypothèses funestes — qu'il reconnaît n'avoir jamais cherché àvérifier.

Puis il analyse longuement son attitude.

Un mouvement de dramatisation lui fait souligner le calvaire de sesremords solitaires : il n'a jamais avoué sa faute à personne, même à Madame de Warens. Dix ans tard, Rousseau reviendra sur son « crime » dans la « Quatrième Promenade » qui traite du mensonge,problème fondamental pour un homme qui, depuis sa Lettre à d'Alembert (1758), s'est proposé comme devise une formule de Juvénal : « consacrer sa vie à la vérité ». L'art de se justifier Tout en se montrant parfaitement sincère, Rousseau associe souvent les raisonnements paralogiques du sophiste àla rigueur du dialecticien.

Il considère que, malgré ce malheureux acte, sa conscience a gardé son intégritépremière, et retourne tous les faits prouvant sa responsabilité pour justifier son comportement et lui apporter descirconstances atténuantes. A l'en croire, c'est son amour pour Marion qui l'a conduit à accuser du vol la jeune fille dès qu'il la vit paraître, parl'effet d'une pulsion soudaine.

Si on peut admettre que Rousseau ait pensé de façon obsessionnelle à Marion, sonargument tombe de lui-même car il a mis en cause la jeune fille avant qu'elle ne fût présente.

La mauvaise foin'apparaît pas moins dans l'intention prêtée à son larcin : il aurait volé le ruban pour le donner à Marion.

Pourquoialors accuser la jeune cuisinière ? On admettrait plus volontiers les autres excuses de Jean-Jacques : la peur des regards braqués sur sa personne, lahonte éprouvée devant la société (« J' aurais voulu m' enfoncer, m' étouffer dans le centre de la terre ; l'invinciblehonte l'emporta sur tout », p.122), l'obstination à s'enferrer dans des accusations qu'il qualifiera de « délire » dansla « Quatrième Promenade ». Mais bien vite Rousseau se décharge de ses responsabilités sur Monsieur de La Roque : le neveu de Madame deVercellis, au lieu d'enquêter devant toute la famille sur le vol, aurait dû le prendre à part et lui remontrer lesconséquences de sa dénonciation.

Jean-Jacques aurait alors « infailliblement » dit la vérité.

Tel un casuiste,Rousseau, après avoir étalé « la noirceur de son forfait », en arrive progressivement à distinguer ses intentions deses actions et à se justifier en rejetant la responsabilité sur autrui.

Tout se passe comme si le pénitent se donnait àlui-même l'absolution.. »

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