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Livre IV (avril 1730 - octobre 1731) - Les Confessions de Rousseau

Publié le 17/01/2022

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Doux rêveur d'une naïveté permanente, Rousseau est ballotté par les événements, mais la constance de l'affection qu'il porte à « Maman » forme la trame de la série des aventures apparemment disparates qui se succèdent dans le Livre IV. Les errances de Rousseau obéissent à une finalité providentielle. Elles cessent naturellement dès qu'il a retrouvé « Maman », dont le souvenir l'a constamment accompagné et auprès de qui il espère reprendre une existence idyllique prédestinée (« Je l' aimais parce que j'étais né pour l'aimer » p.189)

« Sardaigne lui a trouvé un emploi au cadastre deChambéry : pour la première fois de sa vie, Rousseauest conscient de gagner son pain avec honneur.

Ainsis'achève la peinture de sa première jeunesse,nécessaire pour rendre son « âme transparente auxyeux du lecteur.» I - NOSTALGIE ET ROMANESQUE « J'arrive et je ne la trouve plus » (p.171).

Cette exclamation dramatique qui débute le Livre IV dans Les Confessions a pour symétrique à la fin du livre : « J'arrive enfin, je la revois » (p.210).

Entre le commencement du livre (« Maman » perdue) et sa fin (« Maman » retrouvée), les anecdotes relatant les errances successives deRousseau (de Lyon à Chambéry en passant par Annecy, Fribourg, Lausanne, Neufchâtel et Nyon) entraînent descommentaires où apparaît une émouvante nostalgie de Madame de Warens. Doux rêveur d'une naïveté permanente, Rousseau est ballotté par les événements, mais la constance de l'affectionqu'il porte à « Maman » forme la trame de la série des aventures apparemment disparates qui se succèdent dans leLivre IV.

Les errances de Rousseau obéissent à une finalité providentielle.

Elles cessent naturellement dès qu'il a retrouvé « Maman », dont le souvenir l'a constamment accompagné et auprès de qui il espère reprendre uneexistence idyllique prédestinée (« Je l' aimais parce que j'étais né pour l'aimer » p.189) Il - VENTURE, UN PERSONNAGE FASCINANT Le Parisien Venture de Villeneuve va exercer sur Rousseau une bien plus profonde influence que les autres bohèmesdont le jeune Jean-Jacques s'est successivement engoué (Bâcle, le Juif de Turin ou le prétendu archimandrite).

Cevicarier (musicien d'église offrant ses services de ville en ville) impressionne immédiatement Rousseau qui soulignel'aspect théâtral de son arrivée et en trace d'emblée un portrait soigné.

L' allure de Venture est équivoque, sesactivités sont ambiguës, mais ce « jeune débauché » (p.161) fascine Jean-Jacques par ses audaces verbales qui annoncent celles du Neveu de Rameau ou celles du Figaro de Beaumarchais. Comme Venture est compositeur de musique, Rousseau se sent bientôt « pour ainsi dire venturisé » (p.186).Greffant son identité remaniée sur le nom de l'idole qu'il admire béatement, il dirige un concert qui tourne audésastre.

« C'est lui-même que Rousseau désirait nier, toute sa vie qu'il désirait métamorphoser », observe MarcelRaymond en commentant cet épisode où Rousseau s'abandonne à son personnage et subit son identité fictive. III - L'IDYLLE DES CERISES À THÔNES Rousseau interrompt la narration de ce souvenir de jeunesse — qui réalise toutes ses rêveries amoureuses etannonce la situation de Saint-Preux entre Julie et Claire dans La Nouvelle Héloïse — pour analyser la situation qu'il a vécue au cours de ces douze heures d'un bonheur partagé avec les deux cavalières. Il y décèle un état d'innocence édénique et érotique à la fois, l'innocence d'un paradis perdu où chacun vit une « tendre union antérieure à la faute et à la honte » : « Nous nous aimions sans mystère et sans honte, et nousvoulions nous aimer toujours ainsi » (p.177).

La scène se termine sans autre aveu qu'un baiser sur la main et susciteencore un trouble délicieux et attendri dans le souvenir du narrateur : pour Rousseau, la jouissance réside dans le désir.

Chez l'écrivain vieilli, le bonheur adopte l'image de la nostalgie devant l'éphémère : « Il me semblait en les quittant que je ne pourrais plus vivre sans l'une et sans l'autre.

Qui m'eût dit que je ne les reverrais de ma vie ?...

»(p.177).. »

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