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L'oeuvre de Verlaine

Publié le 22/02/2012

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verlaine

 

POÉSIE

 

POÈMES SATURNIENS (1866)

 

FÊTES GALANTES (1869)

LA BONNE CHANSON (1870)

ROMANCES SANS PAROLES (1874)

SAGESSE (1881)

JADIS ET NAGUÈRE (1885)

AMOUR (1888)

 

PARALLÈLEMENT (1889)

 

DÉDICACES (1890)

BONHEUR (1891)

CHANSONS POUR ELLE (1891)

LITURGIES INTIMES (1892)

ODES EN SON HONNEUR (1893)

ÉLÉGIES (1893)

 

DANS LES LIMBES (1894)

ÉPIGRAMMES (1894)

CHAIR (1896)

 

INVECTIVES (1896)

 

BIBLIO‑SONNETS (1913)

 

ŒUVRES OUBLIÉES (1926‑1929)

 

ŒUVRES IMPRIMÉES SOUS LE MANTEAU

 

LES AMIES (1868)

FEMMES (1890)

HOMBRES (1904)

 

PROSE

 

LES POÈTES MAUDITS (1884)

LOUISE LECLERCQ (1886)

LES MÉMOIRES D'UN VEUF (1886)

MES HOPITAUX (1892)

MES PRISONS (1893)

QUINZE JOURS EN HOLLANDE (1893)

VINGT‑SEPT BIOGRAPHIES DE POÈTES ET LITTÉRATEURS

(parues dans “les Hommes d'aujourd'hui”)

CONFESSIONS (1895)

CORRESPONDANCE (1927‑ 1929)

etc.

 

verlaine

« voue à« une suite maussade d'événements contra­ dictoires » (Confessions).

Lecteur d'ouvrages obscènes, il n'en fréquente pas moins les poètes « artistes » et collabore au premier Parnasse (1 ).

La mort de son père (1865) et surtout celle de sa cousine Élisa (1867) le laissent désemparé, et pourtant il ameute le voisinage en battant sa mère en 1869.

Est-ce un rêve compensatoire, le« rêve familier » des Poèmes saturniens, qui le pousse à épouser le 11 août 1870 une jeune fille de seize ans, la demi-sœur de son ami Charles de Sivry, Mathilde Mauté? « Oh! j'aime beaucoup les poètes, Monsieur » : ces premières paroles de Mathilde à Verlaine indiquent assez sur quel malentendu allait reposer leur brève union.

Snobisme de petite-bourgeoise, pour l'une.

Recours à la bourgeoisie pour conjurer ses démons chez l'autre.

Impitoyablement, la guerre, le siège de Paris, la Commune allaient arracher les rubans de La bonne chanson : comment Mathilde découvrirait-elle « son » poète en Verlaine, garde-national en goguette, plus violent dans son ménage que guerrier dans la rue? Le « grand péché radieux » Pour quitter cet « at home obèse » et la « Prin­ cesse Souris », il fallait Rimbaud.

Recueilli par Verlaine chez lui en septembre 1871, semant le scandale dans la famille et parmi les amis, aban­ donné puis repris, « le plus beau d'entre tous les mauvais anges » (2), n'entraîna pas seulement Verlaine en Belgique, puis en Angleterre, pour se venger de Mathilde, mais pour rendre son faible compagnon « à l'état de fils du soleil » (3).

Par un nouveau malentendu, Verlaine ne vit guère dans l'aventure que « le roman de vivre à deux hommes » (4), l'occasion de satisfaire à la fois ses passions et des aspirations sentimentales qui, déçues au foyer, le furent tout autant dans le garni londonien.

Quand, en juillet 1873, Verlaine est empri­ sonné à Bruxelles, puis à Mons, pour près de deux ans, tout s'effondre : Rimbaud est parti, Mathilde a demandé et obtenu la séparation, le Parnasse exclut son ancien collaborateur.

L'ex­ communard, le pédéraste suscite partout la méfiance et la réprobation.

Ne reste plus qu'à peler des pommes de terre ou à trier du café entre quatre murs.

1.

Voir page 502.

2.

« Crimen Amoris », dans Jadis et naguère.

3.

Rimbaud, « Vagabonds » dans les Illuminations.

4.

« Laeti et Errabundi », dans Parallèlement.

L '.effort de redressement Habitué dès l'enfance à « fix[er] tout », à chasser les formes et les couleurs, fasciné par le jour (1), Verlaine, dans sa prison, ne pouvait pourtant rester insensible au « ciel si bleu, si calme » (2), au poudroiement du soleil à quelque trou (3), au tintement d'une cloche, à tous les symboles d'un espoir qui va chercher comme soutien la « sagesse }} puisée dans la conversion.

Plus rêvé que vécu, peut-être, ce retour à la foi ...

Il n'en permet pas moins à Verlaine de tenter de remonter la pente après sa sortie de prison.

Agriculteur dans le nord de la France, professeur en Angleterre, à Stickney et à Bournemouth, il mène une vie correcte et rangée.

En 1877, les démons reparaissent : il perd son poste d'ensei­ gnant à l'Institution Notre-Dame de Rethel parce qu'il a recommencé à boire; il s'éprend, - platoniquement peut-être -, d'un de ses élèves, Lucien Létinois, qu'il emmène en Angle­ terre, comme naguère Rimbaud.

Mais surtout l'échec le guette : son entreprise agricole fait faillite en 1882; son protégé, Lucien Létinois, est emporté par la typhoïde en 1883; ses efforts pour retrouver son ancienne place à l'Hôtel de Ville de Paris restent vains.

Les bas-fonds De 1883 à 1885, Verlaine s'enlise : il a racheté une petite ferme dans le Nord, mais pour y cacher son ivrognerie et les « galopins aux yeux de tribades }} qu'il fait venir de Paris; il est arrêté et emprisonné pour avoir battu sa mère, qui meurt misérablement en 1886.

Lui-même est malade, sans le sou (les Mauté sont venus lui arracher son maigre héritage).

Il erre d'hôpital en hôpital, de taudis en taudis, passant de Phi­ lomène Boudin à Eugénie Krantz, deux femmes de petite vertu, deux « Euménides }} plutôt, qui l'exploitent à tour de rôle.

Car ce clochard clau­ dicant connaît maintenant la célébrité, et l'on n'hésite pas à lui donner de confortables cachets pour ses conférences.

C'est dans la chambre glacée d'Eugénie Krantz qu'il s'effondre en janvier 1896, mais le ministre des Beaux-Arts se fera représenter à ses funérailles et Barrès pronon­ cera un discours sur sa tombe.

1.

Confessions.

2.

Sagesse, III, 6.

3.

Sagesse, III, 3.. »

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