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L'oeuvre de Voltaire

Publié le 27/06/2012

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Si une époque peut se personnifier en un homme, on peut dire que l'âge des Lumières s'est personnifié en Voltaire. Sa longue vie en a même, à elle seule, prolongé la durée, comme Hugo a prolongé à lui seul le Romantisme au delà de 1850. Deux vies successives dans la vie de Voltaire; de sa naissance, en 1694, à sa soixantième année environ, jusqu'à 1756, c'est l'agitation extérieure, les voyages continuels, la succession des faveurs royales, des succès mondains, des succès littéraires, et des exils, des retraites obligées loin de Paris, qui demeure la vraie patrie de son coeur et de son esprit; c'est une instabilité constante, un désir passionné de gagner sur tous les tableaux, de mener de front la lutte pour la vérité et l'ambition sociale; de conquérir la respectabilité due au génie littéraire, à la position sociale, à la fortune, sans pourtant se priver de la joie intense de se moquer, de s'amuser aux dépens d'autrui -auteurs connus, grands personnages, nobles vaniteux, Régent et Reine même. C'est la vie d'un homme de lettres avide de gloire, constamment gêné dans son ascension par un diable de Philosophe qui cohabite avec lui et par un espiègle qu'aucune expérience ne peut ramener à la sagesse. Après 1756, c'est la vie extérieurement apaisée, aux environs de Genève, à Ferney surtout; c'est la royauté spirituelle enfin conquise; c'est l'autorité morale acceptée par un public de plus en plus vaste, les espiègleries pardonnées, l'oeuvre la plus solide qui se construit et s'achève, la vie qui s'impose par sa durée même. Et puis, en 1778, le retour à Paris, quelques jours de triomphe enivrant dans la capitale retrouvée après vingt-huit ans, et la mort.

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« VOLTAIRE Voltaire.

Sa longue vie en a même, à elle seule, prolongé la durée, comme Hugo a prolongé à lui seul le Roman­ tisme au delà de 1850.

Deux vies successives dans la vie de Voltaire; de sa naissance, en 1694, à sa soixan­ tième année environ, jusqu'à 1756, c'est l'agitation extérieure, les voyages continuels, la succession des faveurs royales, des succès mondains, des succès litté­ raires, et des exils, des retraites obligées loin de Paris, qui demeure la vraie patrie de son cœur et de son esprit; c'est une instabilité constante, un désir passionné de gagner sur tous les tableaux, de mener de front la lutte pour la vérité et l'ambition sociale; de conquérir la respectabilité due au génie littéraire, à la position sociale, à la fortune, sans pourtant se priver de la joie intense de se moquer, de s'amuser aux dépens d'autrui -auteurs connus, grands personnages, nobles vaniteux, Régent et Reine même.

C'est la vie d'un homme de lettres avide de gloire, constamment gêné dans son ascension par un diable de Philosophe qui cohabite avec lui et par un espiègle qu'aucune expérience ne peut ramener à la sagesse.

Après 1756, c'est la vie extérieure­ ment apaisée, aux environs de Genève, à Ferney surtout; c'est la royauté spirituelle enfin conquise; c'est l'autorité morale acceptée par un public de plus en plus vaste, les espiègleries pardonnées, l'œuvre la plus solide qui se construit et s'achève, la vie qui s'impose par sa durée même.

Et puis, en 1778, le retour à Paris, quelques jours de triomphe enivrant dans la capitale retrouvée après vingt-huit ans, et la mort.

Pour ses contemporains, Voltaire fut avant tout un poète, un poète dramatique qui, pendant cinquante ans, de 1728 à sa mort, ne cessa de produire des tragédies qui, toutes, furent un événement.

Un poète lyrique aussi, qui sut, aux yeux de ses contemporains, exceller dans le badinage léger comme dans le discours moral et philosophique, dans la satire comme dans l'épopée.

Un poète complet comme il semblait que ni les Grecs, ni les Latins, ni les Français n'en eussent encore produit.

Un poète moderne aussi, qui mettait le plus souvent la poésie au service des idées neuves, en qui se reconnaissait tout le public éclairé.

Un poète irréprochable enfin, qui savait faire rendre à la poésie tout ce qu'elle semblait alors susceptible de donner : émotion discrète, grâce ou éloquence, esprit ou sentences bien frappées, clarté. »

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