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L'OEUVRE ET LES THÈMES DE BALZAC

Publié le 04/04/2011

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En 1845, Balzac décida de réunir toute son œuvre sous le titre : La Comédie Humaine, titre qu'il emprunta peut-être à Vigny 1 :

Je n'entends ni vos cris, ni vos soupirs, à peine Je sens passer sur moi la comédie humaine Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs. (La Maison du Berger) En 1845, quatre-vingt-sept ouvrages étaient finis sur quatre-vingt-onze, et Balzac croyait bien achever ce qui restait en cours d'exécution. Lorsqu'il mourut, on retrouva encore cinquante projets et ébauches plus ou moins avancés. Vous ne vous figurez pas ce que c'est que La Comédie Humaine; c'est plus vaste littérairement parlant que la cathédrale de Bourges architecturalement, écrit-il à Mme Carreaud. Dans l'Avant-Propos de la gigantesque édition, Balzac définit son œuvre : La Comédie Humaine est la peinture de la Société.

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« servant des intérêts matériels blessés comme d'un bouclier.

Aussi ont-ils vécu toute leur vie. Malheur à celui qui fausse ou dissimule le vrai pour obéir à des conventions sociales ou religieuses : ...

Obligé de seconformer aux idées d'un pays essentiellement hypocrite, Walter Scott a été faux, relativement à l'humanité, dans lapeinture de la femme, parce que ses modèles étaient Pour donner une représentation forte et durable de la vie et dela société, la création littéraire doit se condenser en formules saisissantes: ...Non seulement les hommes, maisencore les événements principaux de la vie, se formulent par des types.

Il y a des situations qui se représententdans toutes les existences, des phrases typiques, et c'est là l'une des exactitudes que j'ai le plus cherchées.

J'aitâché de donner une idée des différentes contrées de notre beau pays.

Mon ouvrage a sa géographie comme il a sagénéalogie et ses familles, ses lieux et ses choses, ses personnes et ses faits; comme il a son armoriai, ses nobleset ses bourgeois, ses artisans et ses paysans, ses politiques et ses dandies, son armée, tout son monde enfin. Puis Balzac, contemplant son œuvre, en prend la mesure avec tranquillité.

L'immensité d'un plan qui embrasse à lafois l'histoire et la critique de la Société, l'analyse de ses maux et la discussion de ses principes, m'autorise, je crois,à donner à mon ouvrage le titre sous lequel il paraît aujourd'hui : La Comédie Humaine.

Est-ce ambitieux? N'est-ceque juste? C'est ce que, l'ouvrage terminé, le public décidera. L'Homme, la Femme, la Nature, les Mœurs, les Passions, la Société, l'Histoire, la Politique, la Morale, la Religion, laPhilosophie, tels sont les grands jalons que Balzac pose dans son Avant-Propos, véritable déclaration de principes.

Ala vérité, ces principes n'ont pas été présents à l'origine de son inspiration.

L'œuvre achevée, ou presque, on lesdistingue, on les isole, mais des schismatiques.

La femme protestante n'a pas d'idéal.

Elle peut être chaste, pure,vertueuse ; mais son amour sans expansion sera toujours calme et rangé comme un devoir accompli.

Il sembleraitque la Vierge Marie ait refroidi le cœur des sophistes qui la bannissaient du ciel, elle et ses trésors de miséricorde.Dans le protestantisme, il n'y a plus rien de possible pour la femme après la faute ; tandis que dans l'Églisecatholique, l'espoir du pardon la rend sublime.

Aussi n'existe-t-il qu'une seule femme pour l'écrivain ? protestant,tandis que l'écrivain catholique trouve une femme nouvelle, dans chaque nouvelle situation. Pour donner une représentation forte et durable de la vie et de la société, la création littéraire doit se condenser enformules saisissantes: ...Non seulement les hommes, mais encore les événements principaux de la vie, se formulentpar des types.

Il y a des situations qui se représentent dans toutes les existences, des phrases typiques, et c'est làl'une des exactitudes que j'ai le plus cherchées.

J'ai tâché de donner une idée des différentes contrées de notrebeau pays.

Mon ouvrage a sa géographie comme il a sa généalogie et ses familles, ses lieux et ses choses, sespersonnes et ses faits; comme il a son armoriai, ses nobles et ses bourgeois, ses artisans et ses paysans, sespolitiques et ses dandies, son armée, tout son monde enfin. Puis Balzac, contemplant son œuvre, en prend la mesure avec tranquillité.

L'immensité d'un plan qui embrasse à lafois l'histoire et la critique de la Société, l'analyse de ses maux et la discussion de ses principes, m'autorise, je crois,à donner à mon ouvrage le titre sous lequel il paraît aujourd'hui : La Comédie Humaine.

Est-ce ambitieux? N'est-ceque juste? C'est ce que, l'ouvrage terminé, le public décidera. L'Homme, la Femme, la Nature, les Mœurs, les Passions, la Société, l'Histoire, la Politique, la Morale, la Religion, laPhilosophie, tels sont les grands jalons que Balzac pose dans son Avant-Propos, véritable déclaration de principes.

Ala vérité, ces principes n'ont pas été présents à l'origine de son inspiration.

L'œuvre achevée, ou presque, on lesdistingue, on les isole, mais ils n'ont rien commandé a priori.

Le roman balzacien n'est pas un roman à thèse, cettegrande erreur, par la suite, de Zola et de Bourget.

Il n'y a jamais chez lui démonstration préconçue.

Il suit toujoursle mouvement de la vie, c'est sa seule règle, la condition même de son génie.

Et c'est en considérant les actes deses personnages et leurs conséquences pour eux-mêmes et pour la Société, en s'arrêtant pour trouver les causes,afin de satisfaire son exigeante curiosité personnelle, qu'il est amené à constater et à décrire les loispsychologiques. Balzac a parcouru tout le cycle des actions et des sentiments humains dans le cadre de son époque et dans lesconditions créées par les facteurs historiques, géographiques et sociaux.

Les thèmes sont par ordre de grandeur : a) L'amour.

Voici, sur ce sujet, quelques fortes pensées de Balzac : Quelques moralistes pensent que l'amour est la passion la plus involontaire, la plus désintéressée, la moinscalculatrice de toutes, excepté toutefois l'amour maternel.

Cette opinion comporte une erreur grossière.

Si la plupartdes hommes ignorent les raisons qui font aimer, toute sympathie physique ou morale n'en est pas moins basée surdes calculs faits par l'esprit, le sentiment ou la brutalité.

L'amour est une passion essentiellement égoïste.

Qui ditégoïsme dit profond calcul.

(César Birotteau) • Si l'amour est la première des passions, c'est qu'elle ~les flatte toutes ensemble.

On aime en raison du plus ou dumoins de cordes que les doigts de notre belle maîtresse attaquent dans notre cœur.

(Physiologie du Mariage) L'amour passe par des transformations infinies avant de se mêler pour toujours à notre vie et de la teindre à jamaisde sa couleur de flamme.

(La Peau de Chagrin) • Si la tendresse est inépuisable, l'amour ne l'est point : aussi est-ce une véritable entreprise pour une honnêtefemme que de le sagement distribuer sur toute la vie.

(Mémoires de deux jeunes Mariées). »

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