MALHERBE : PÈRE DU CLASSICISME
Publié le 07/11/2011
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François de Malherbe, Normand de Caen. d'une famllle appartenant à la noblesse de robe, vécut à Aix, au service du duc d'Angoulême, gouverneur intérimaire de Provence, puis à Paris, à la cour d'Henri IV, de Marie de Médicis, enfin de Louis XIII, - courtisan parfait et poète officiel. Marié, il passa une grande partie de son temps séparé de sa femme, perdit sans grand deuil un fils en bas âge et une fille de huit ans ; cependant la mort du dernier enfant, tué en duel, assombrit sa vieillesse.
«
ID.
- MALHERBE CONTRE RONSARD
3.
-Malherbe affichait un mépris complet pour l'œuvre de Ronsard, et ce n'était pas simple attitude ; sa nature même l'opposait au glorieux prédécesseur.
Sans grandeur dans le caractère, sans feu dans l'âme, gen tilhomme orgueilleux et d'esprit pratique, U allait jus qu'à mépriser la poésie, la tenant pour un moyen tantôt de parvenir et tantôt de régenter.
4.
- La doctrine est à son imake.
Car il a une doc· trine, bien qu'il n'ait pas écrit de traité théorique.
Elle s'est exprimée en opinions brutales recueillies par son disciple Racan, en annotàtions mises en marge des œu vres de Desportes, enfin dans les exemples que donne son œuvre poétique.
5.
-
La doctrine de Malherbe est aussi à l'image de la société, dont elle satisfait le besoin dè paix, d'ordre, d'autorité, au sortir des luttes religieuses et civiles.
Ce sont ces conditions .historiques, c'est le caractère du règne d'Henri IV, autant que son tempérament per sonnel, qui ont fait de Malherbe le contempteur de Ronsard et ont dressé sa dOctrine contre celle de la Pléiade.
6.
- A l'inspiration, à.
l'imagination,
à la passion Malherbe oppose logique, raison, sens commun.
Par suite, il se méfie des émotions individuelles et intimes nées de l'amour, de la nature, de la mort ; et il leur substitue l'objectivité des vérités morales et des grands thèmes politiques, la réalité solide des événements.
Il est l'élève des Latins, ces professeurs de morale et d'éloquence ; il ignore les Grecs et se méfie d'ailleurs de leur libre et subtile variété.
Voilà pour la matière poétique.
7.
- A
la logique, à la raison, au sens commun, la forme aussi doit se soumettre.
Malherbe veut une lan
gue sans termes dialectaux ni archaïques, sans mots fabriqués.
Par haine des « écumeurs de grec et de latin~.
il choisit pour arbitre du bon langage le peuple de Parts ; il invoque la simplicité naturelle en la per-.
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