Malraux et la tradition romanesque

Le temps de l'événement. La spécificité du roman du xxe réside, selon Malraux, dans une nouvelle appréhension du temps:

Jusqu'à Joyce et Proust, le temps est narratif. Eux introduisent un élément artistique considérable: la liberté avec le temps.

Ce jeu avec le temps peut aboutir à la création soit d'une forme d'atem-poralité — c'est le cas du roman proustien —, soit d'une durée qui privilé­gie l'instant. C'est cette dernière qui caractérise plus particulièrement les années vingt et trente, «temps du câblogramme et de l'événement «. La méta­morphose du fait en «événement« lui donne, selon Malraux, une intensité «plus proche du fictif que du réel «. Le roman moderne participerait ainsi. comme le cinéma, de cet «instantané« qui est «l'élément commun à la publi­cité, la rue, la vitesse et la violence, l'audio-visuel «.