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MALRAUX : « Tout homme rêve d'être multiple, c'est-à-dire qu'il rêve d'être Dieu »

Publié le 23/03/2019

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malraux

Romancier, essayiste, colonel, ministre, Malraux est entré par effraction dans la gloire. Ce mythomane de génie a été l'homme multiple qu'il rêvait d'être, passant de Maurras à Trotski puis à de Gaulle. Il a construit sa vie comme une véritable tragédie.

Multiple, Malraux l'a été jusqu'au bout de sa vie. Touche-à-tout, aventurier, pilleur de temples, révolutionnaire, résistant, romancier, essayiste, tribun, orateur, amateur d'art et même min istre, il aura vécu comme s'il devait mourir chaque matin et, pour apprendre à mourir, il a vécu avec la mort.

 

En 1920, il rencontre Max Jacob qui le présente au grand marchand de tableaux Kahnweiler. Il suit sans s'y inscrire I'Ëcole des langues orientales, tâte de l'école du Louvre, épouse en 1921 une riche bourgeoise, Clara Goldschmidt, visitetoute l'Europe, joue en Bourse l'argent de sa femme et la ruine, se fait réf0rmer, rencontre Maurras qu'il admire, publie un éloge de Gide qui hait Maurras et s'embarque avec Clara en 1923 pour l'Indochine. L'aventure se termine par une condamnation à un an de prison avec sursis et la restitution d'œuvres dérobées dans les temples khmers. De retour en France en 1924, Grasset lui offre un contrat pour écrire. Second voyage en Indochine en 1924-1925, il lance un journal, fait campagne pour le respect du peuple annamite et contre le colonialisme, visite Hong Kong. Naît alors la légende d'un Malraux présent à Canton lors de l'insurrection de 1925 et à Shanghai lors de celle de 1927. En réalité, dès le printemps 1926, il est à Paris et ne retourne en Chine qu'en 1931 et 1965.

 

De ses multiples rencontres, naîtront ses romans dejeunesse, La Voie royale, Les Conquérante, et un essai par lettres, La Tentation de l'Occident, tous parus chez Grasset en 1926 et 1927.11 rejoint alors la NRF, se lie avec Gide, Claudel, Martin du Gard, Valéry, Drieu la Rochelle et Emmanuel Berl. En 1933, il publie La Condition humaine, couronnée par le prix Goncourt.

 

Dès lors, c'est la consécration. Malraux se rend à Moscou au congrès des écrivains, rencontre Gorki et milite dans des organisations d'inspiration communiste.

En 1945, après laguerre, il rencontre Charles de Gaulle. La fascination est réciproque. Il devient, en novembre 1945, ministre de l'Information. L'aventure sera courte : de Gaulle quitte le pouvoir en janvier 1946. La « traversée du désert » (expression de

malraux

« André Malraux en Espagne, en 1936 · « To ut homme rêve d'être multi ple, c' est ..

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dire qu'il rêve d'être Dieu » Romancier , essayis te, colonel, ministre, Malraux est entré par effraction dans la gloire.

Ce mythomane de génie a été l'homme multiple qu'il rêvait d'être, passant de Maurras à Tr otski puis à de Gaulle.

Il a construit sa vie comme une véritable tragédie.

M ultiple, Malraux l'a été ju squ'au bout de sa vie.

Touche -à-tout, aventurier , pilleur de temp les, rév olutionnair e, résistant, romancier, essayiste, tribun, orate ur, amat eur d'art et même min istre, il aura vécu comme s'il devait mourir chaque matin et, pour appren­ dre à mourir, il a vécu avec la mort.

En 1920, il rencontre Max Jacob qui le présente au grand marchand de tableaux Kahnweiler.

Il suit sans s'y inscrire I'Ëcole des langues orientales, tâte de l'école du Louvre, épouse en 19 21 une riche bourgeoise, Clara Goldsch midt, visite toute l'Europe, joue en Bour se l'ar gent de sa femme et la rui ne, se fait réf0rmer, rencontre Maurras qu'il admir e, publie un éloge de Gide qui hait Maurras et s'embarque avec Clara en 1923 pour l'Indochine.

L'aventure se termine par une condamnation à un an de prison avec sursis et la res titution d'œuvres dér obées dans les temples khmers.

De reto ur en France en 1924, Grasset lui offre un contrat pour écrire.

Second voyage en Indochine en 1924 -1925, il lance un journal, fait campagne pour le respect du peuple annamite et contre le colonialis me, visite Hong Kong.

Naît alors la légende d'un Malr aux présent à Canton lors de l'insurr ection de 1925 et à Shanghai lors de celle de 1927.

En réalité, dès le printemps 1926, il est à Paris et ne retourne en Chine qu'en 1931 et 1965.

De ses mul tiples rencontres, naîtront ses romans de jeu nesse, La Voie royale, Les Conquérants, et un essa i par lettres, La Tentation de l'Occident, tous parus chez Grasset en 1926 et 1927.

11 rejoint alor s la NRF, se lie avec Gide, Claudel, Mar tin du Gar d, Valér y, Drieu la Rochelle et Emmanuel Berl.

En 1933, il publie La Condition humaine, couronnée par le prix Goncourt.

Dès lors, c'est la consécration.

Malr aux se rend à Moscou au cong rès des écrivains, rencontre Gorki et mili te dans des organisations d'inspiration communi ste.

En 194 5, après laguerre, il rencontre Charles de Gaulle.

La fascination est réciproque.

Il devient, en novembre 19 45, ministre de l'Informat ion.

L'aventure sera courte : de Gaulle qui tte le pouvoir en janvier 1946.

La « traversée du désert »(expression de André Malraux et sa femme Clara {assise au second rang) lors d'un meeting en 1936 Malr aux) durera douze ans.

Tandis que le Général rédige ses mémoi res, Malraux publie en 1951 Les Voix du silence, en 1952 Le Musée imaginaire, et en 1957 La Métamorphose des dieux, essais sur l'art et l'homme ac cueillis tièdement par la critique.

De Gaulle revient en 1958.

Malraux aussi, ministre de l'Inf ormation, puis minis tre des Affa ires culturelle s.

Après le putsch de 1961, il s'opp ose à I'OAS et échappe à un attentat.

Il effectue de nom breuses missions à Moscou, à Was hington chez le président Kennedy, à Pékin auprès de Mao (1965).

Sa vie est alors traversée de drames : mor t tragique de ses deux fils (1961) , séparation d'avec sa seconde femme Madeleine.

Un an après les événe­ ments de 1968, de Gaulle s'en va.

Malraux aussi.

Il publi era quelq ues essais : Le Tria ngle noir(1970), Les Chênes qu'on abat (1971) , Lazare (1974), Hôtes de passage (1975), L'Homme précaire et la littérature (1977), mais surtout ses Antimémo ires, sorte de labyrinthe tissé de souvenirs à travers les siècles, les contine nts, les grands hommes, pour s'achever dans la préh istoire.

Il meur t près de Paris en 1976.

Les grandes étapes de la vie d'André Malraux 1901 La naissance André Malraux naît à Paris en 1901 .

Ëlevé par sa mère et sa grand-mère, il ne verra guère son père, divorcé en 1915 , suicidé en 1930.

Malraux a détesté son enfance, n'a jamais passé son bac ni aucun concours.

En rupture avec l'enseignem ent, solitaire, sans appui, déraciné, il glane sa cultur e d'a utodidacte au cours d'innombrables lectures.

1936 La guerre d'Espagne Dès le mois d'août 1936, Malraux obtient de former et de commander l'escadrille de com battants étrangers Espana ; on lui octroie le grade de coronel.

Cependant, Malr aux est inapte au pilotage, à la navigation et au bombardement, mais de ses sept mois passés en Espagne, il rapporte la matière de son chef d'œuvre, L'Esp oir, paru en 1937, roman dont il fait un film.

Antifasciste, antihitlé­ rien, il devient tribun dans de nombreuses manifesta tions.

1940-19 44 La Résistance Blessé et prisonnier en 1940, il s'évade.

À cette époque, il ne croit pas à la résistance in térieure.

Approché par cell e-ci, il répond : « Je marche , mais je mar che seul.

» C'est à cette époque, en 1942, qu'il rédige Les Noyers de I'Aitenburg et ne rejoint la Résistance qu'en mars 1944, devenant le colonel Berger et opérant dans le lot et la Corrèze ; blessé, arrêté, il échappe à l'exécution.

Avec la brigade Alsace-lorraine, il participe à quatre mois de combats et fait la campagne d'Alsace.

1961-1969 le minis tre des Affa ires culturelles Nommé ministre chargé des Affa ires culturel les, il met en train l'inventaire des monu­ ments et richesses de la France, crée les secte urs sau­ vegardés, engage des travaux dans sept monumen ts fameux et crée les mais ons de la culture.

Son œuvre, considé­ rable, laissera des traces imp ortantes dans la littéra­ ture et dans la vie culturelle française.

19 33 André Malraux lors d'un congrès sur I'Ëgypte à l'Unesco André Malraux au Panthéon, recevant les cendres de Jean Moulin 83. »

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