MÉMOIRES, MAXIMES, LETTRES AU XVIIe SIECLE
Publié le 22/02/2012
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Le xviie siècle a hérité de l'humanisme l'intérêt pour les traités de morale, les réflexions sur la conduite de l'homme en société. Ce goût semble s'être confirmé à partir de 1640. De 1668 à 1682 paraissent les livres du chevalier de Méré, théoricien de l'aisance mondaine, de « l'honnêteté «. Les traités De l'usage de l'histoire (1671), de Saint-Réal, et De la fausseté des vertus humaines (1678), de Jacques Esprit, communient dans le pessimisme. Les célèbres Essais de morale de Pierre Nicole (1625-1695), ...
«
Le cardinal de Retz (1613-1679)
Descendant d'une famille florentine anoblie
en 1581, François-Paul de Gondi embrasse,
à
neuf ans, la carrière ecclésiastique, avec « l'âme
peut-être
la moins ecclésiastique qui fût dans
l'univers
».
Il s'agissait pour les Gondi de
conserver dans leur famille l'archevêché de
Paris.
Malgré quelques duels, il devient en 1643 coad
juteur de son oncle l'archevêque.
Sous des dehors
décents,
il est décidé à satisfaire ses folles passions
(il a
un cortège de maîtresses) et plus encore un
orgueil sans limites (il veut supplanter Mazarin).
Intriguant sans cesse, passant
d'un camp à
1
'autre au cours de la Fronde, il est nommé
cardinal en 1652.
Mais le triomphe de Mazarin
consomme
la ruine de ses ambitions : il est
arrêté, s'évade (1654), séjourne en Espagne, aux
Pays-Bas, à Rome.
En 1662, Louis XIV l'autorise
à rentrer en France
:ayant renoncé à l'archevêché
de
Paris et reçu en échange diverses abbayes, il
vit en grand seigneur dans son château de Com
mercy où, sans doute, il rédige ses Mémoires,
entre
1671 et 1676 (publiés en 1717).
Au cours de
ses dernières années, il fait preuve
d'une ferveur
religieuse qui semble sincère.
Prodigieusement cultivé, nourri de Plutarque,
Salluste, Tacite, Machiavel..., Retz ne voyait
dans le monde
qu'une vaste comédie et se jugeait
au-dessus des conventions auxquelles s'arrête la
foule.
Il possédait
la virtù chère à Stendhal,
l'amour de la « belle gloire », de l'héroïsme, un
sens exigeant de l'amitié.
A une date inconnue, Retz avait refait 1 'his
toire de
la conjuration montée en 1547 par
Fieschi contre le maître de Gênes, Andrea Doria,
et déjà exposée par l'Italien Mascardi en 1629.
Salluste et son Catilina étaient à la mode.
Retz
se libérait
du moralisme de son prédécesseur et
analysait en termes de rapports de force l'affron
tement
pour le pouvoir.
Dans ses Mémoires, qui s'arrêtent à l'année
1655, sont évoqués notamment les remous poli-
Portrait du cardinal de Retz, par Nanteuil.
Un subtil analySte des combinaisons poli tiques.
tiques de la Fronde.
Souvent irréfléchi dans
l'action, Retz se révèle après coup
un subtil
analyste politique : il pressent parfois sous les
agitations de surface les courants de l'Histoire,
mais surtout, il est sans égal
pour suivre et com
menter les combinaisons de partis et les intrigues
individuelles.
Le peuple, absent de
tant de Mé
moires aristocratiques, devient
un acteur impor
tant.
L'écrivain, s'il excelle dans les anecdotes,
les portraits (Richelieu, Mazarin,
La Rochefou
cauld), la recréation des
«journées » d'émeute,
sait aussi faire apparaître certaines lois de
la
lutte pour le pouvoir : comment se prépare ou
s'arrête une émeute, pourquoi elle échoue ...
Il
souligne 1 'importance de 1 'irrationnel, 1 'influence
de facteurs méconnus :
« Comme il était tard et
que l'on avait bon appétit, ce qui influence plus
que l'on ne peut imaginer dans les délibéra
tions ...
».
Les maximes abondent : « On a plus
de peine dans les partis à vivre avec ceux qui
en
sont qu'à agir contre ceux qui y sont opposés.
»
Il faut « se faire honneur de la nécessité, [ce]
qui est une des qualités les plus nécessaires à
un
ministre ».
Son style, parfois archaïsant, souvent
élégant, allègre,
fourmille de mots à l'emporte
pièce, de
trouvailles qui annoncent Saint
Simon.
LES MAXIMES : LA ROCHEFOUCAULD
Le xvne siècle a hérité de 1 'humanisme 1 'intérêt
pour les traités de morale, les réflexions sur la
conduite de
l'homme en société.
Ce goût semble
s'être confirmé à partir de
1640.
De 1668 à 1682 paraissent
les livres du chevalier de Méré, théori
cien de l'aisance mondaine, de
« l'honnêteté ».
Les traités De l'usage de l'histoire (1671), de
Saint-Réal, et De
la fausseté des vertus humaines.
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