MONSIEUR JOURDAIN (analyse du personnage)
Publié le 07/10/2018
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Ce seront ensuite Psyché, Les Fourberies de Scapin*, La Comtesse d'Escarbagnas et surtout, en 1672, l'énorme succès des Femmes savantes.
Pourtant, la situation va se dégrader. La santé de Molière est toujours fragile et surtout il se fâche avec Lully qui réussit à le brouiller avec le roi. Le Malade imaginaire, écrit en 1673, ne sera pas joué devant la cour. Ce sera la dernière œuvre : atteint sur scène d’un malaise cardiaque, Molière meurt le 21 février 1673. Il est enterré de façon clandestine, la nuit, comme la tradition l’exigeait pour les comédiens.
En tant qu’homme de théâtre, Molière a exercé tous les métiers, tour à tour régisseur, acteur, auteur et metteur en scène. Il a puisé à la source comique de la commedia dell’arte italienne pour, s’en dégageant peu à peu, atteindre à une forme classique aussi pure qu’efficace et, en définitive, très française. En particulier, il excelle dans le dialogue, faisant naître un rythme soutenu et remarquablement vivant par l’emploi d’un langage simple et naturel.
S'il est vrai que certaines pièces de Molière souffrent d’invraisemblances, de facilités et de faiblesses psychologiques, la faute en revient davantage au genre traité (farce, comédie-ballet) qu’à l’auteur. Car Molière a parfaitement prouvé, par des œuvres comme Tartuffe* ou Le Misanthrope, qu’il est capable de pousser la justesse d’analyse jusqu'à rendre son comique angoissant.
Le Bourgeois gentilhomme est d’abord un divertissement de commande, destiné à amuser le roi en moquant une ambassade turque qui avait déplu à Sa Majesté. D’où la présence des ballets, la «turquerie» finale et l’apparente désinvolture dans la construction de l’intrigue. Mais c’est aussi une satire sociale et un drame humain.
Sur le plan humain, monsieur Jourdain est un fou. C'est-à-dire que, hormis pour ce qui touche à sa manie, il se comporte de façon plutôt raisonnable. Il dirige sa maison, n’oublie pas un centime sur la facture qu’il présente à Dorante et ne se laisse pas duper par les grands mots des maîtres qu'il appointe. S’il cherche le savoir, il ne veut cependant pas paraître prétentieux. Il fait preuve de beaucoup de bon sens.
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Monsieur Jourdain • 291
En revanc he, la douce folie du marchand de drap est habi
lement exploitée par Dorante, noble désarge nté qui obtient
de monsieur Jourdain prêts et subsides sous prétexte de
parler de lui au roi.
Mieux encore, Dorante a introduit dans
la maison Dorimène, jeune marquise à laquelle le bon bour
geois fait une cour assidue et de nombreux cadeaux, sans se
douter qu'elle doit bientôt épouser son complice .
Enf in, les dernier s à profiter de monsieur Jourdain sont les
diff érents maîtres que le bourgeois a engagés pour lui ensei
gner la philosophie, la danse, la musique et le maniement des
armes.
Les leçons se terminent en bouff onneries, par la
naïveté ou la maladr esse du bon bourgeois qui s'émerveille
devant tant de choses nouvelles.
Il s'essaie en particulier à
écrire un poème à Dorimène avec l'aide du maître de philoso
phie, qui multiplie pour lui les tournures les plus alambiquées
à partir de la phrase toute simp le: « Belle marquise, vos
beaux yeux me font mourir d'amour ».
Dans la même scène, il
découvre avec une stupéfact ion comique ce qu'est la prose , et
qu'il parle en prose depuis son plus jeune âge sans en avoir
eu conscience .
Pendant ce temps, Cléonte s'est ouvert de ses ennuis à son
valet Covielle.
Celui-ci, homme de ressources, a tôt fait
d'imaginer une ruse .
Son maître va se déguiser et se présen
ter, à la tête d'une imposante escorte, comme le fils du Grand
Turc, prétendument amoureux de Lucile et désireux de
l'épouser.
Monsieur Jourdain est si fou que la ruse devrait
aisément réussir.
Elle réussit en effet.
Le pauvre bourgeois est dupé autant
qu'on peut l'être par la mise en scène grotesq ue, le charabia
et les titres ronflants qui accompagnent Cléonte et sa suite.
Il
est lui-même élevé, en grande cérémonie, à la dignité de
> et il accorde sa fille à Cléonte, à la grande
satisfaction de chacun..
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