nausée de Sartre
Publié le 26/12/2012
Extrait du document


«
pour s'occuper et qu'il finira par abandonner.
A travers le compte-rendu de ses journées studieuses à la bibliothèque « égayées » de quelques visites aux
cafés Mably ou au « Rendez-vous des cheminots » ou encore d'errances dans les rues « barbouillées de gris et
de brun », on ressent âprement le vide et la solitude qui étreignent le personnage mais aussi l'ennui qui pèse
sur sa vie terne et monotone. Une vie répétitive « sans aventure » (la manchette sur la couverture de l'époque
portait d'ailleurs cette mention « Il n'y a plus d'aventure »).
« J'allais encore être rejeté dans la ville.
Où irais-je ? Qu'est ce que je ferais ? »
L'aventure est ailleurs... La notion, fallacieuse selon lui, d'aventure fait d'ailleurs l'objet d'une intéressante
analyse : “ (...) j'ai cru qu'on pouvait définir l'aventure : un événement qui sort de l'ordinaire, sans être
forcément extraordinaire.
(...) Vous avez eu beaucoup d'aventures ? ”, demande l'Autodidacte à
Roquentin lorsque celui-ci lui montre ses photos de voyage.
“ Non, je n'ai pas eu d'aventures.
(...) Il
m'est arrivé des histoires, des événements, des incidents, tout ce qu'on voudra.
Mais pas des aventures.
(...)
Les aventures sont dans les livres.
Et, naturellement, tout ce qu'on raconte dans les livres peut arriver pour de
vrai, mais pas de la même manière.
C'est à cette manière d'arriver que je tenais si fort.
(...) Pour que l'événement
le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à le raconter.
(...) Mais il faut choisir : vivre
ou raconter.
(...) Quand on vit, il n'arrive rien, les décors changent, les gens entrent et sortent, voilà tout.
Il n'y a
jamais de commencements.
(...) Mais quand on raconte la vie, tout change (...) » Ainsi l'aventure apparaît avant
tout dans les mots qui la façonnent. « Pour que l'évènement le plus banal devienne une aventure, il faut et il
suffit qu'on se mette à le raconter.
»
Il analyse ainsi le rapport entre les mots, l'imaginaire et l'action, le vrai voyage et le voyage immobile en
somme.
C'est ainsi qu'il écrit « Mais il faut choisir : vivre ou raconter.
» ou encore « Tout ce que je sais de ma
vie, il me semble que je l'ai appris dans des livres.
» Il démontre finement les liens entre la vie et la fiction : « (...)
un homme, c'est toujours un conteur d'histoires, il vit entouré de ses histoires et des histoires d'autrui, il voit
tout ce qui lui arrive à travers elles ; et il cherche à vivre sa vie comme s'il la racontait.
»
Des passages qui font directement écho à son autobiographie romancée "Les mots".
Le livre dans le livre avec la rédaction du livre sur Rollebon met aussi en perspective cette idée. .
»
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