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NEIGE SUR LA VILLE

Publié le 17/01/2022

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Il était quatre heures après-midi lorsque Quantin descendit du train à la gare de Perrache... Il y avait moins de neige à Lyon qu'au pays. Dans les jardins entourés de grille qui se trouvent devant la gare, la neige était encore à peu près blanche, mais ailleurs, elle était sale, presque noire. Elle était davantage boue que neige et des employés de la ville la poussaient le long des trottoirs à l'aide de larges pelles de bois. Ils l'entassaient près de la bouche des égouts et d'autres la faisaient fondre, l'émiettaient, l'écrasaient à grands coups de jets d'eau. Tout cela giclait, éclaboussait dans un bruit qui rappelait à la fois celui du ruisseau et celui du rabot d'écurie. Les cantonniers avaient des mouvements lents, des pauses, une façon de traîner leur outil derrière eux lorsqu'ils se déplaçaient qui témoignait d'une immense fatigue. Au contraire, les passants se hâtaient, courant parfois et se bousculant. Par endroits, la neige obstruait les bouches, et l'eau s'étendait sur toute la largeur de la rue, montant même sur les trottoirs. Les voitures soulevaient des gerbes de boue et les piétons rasaient les murs. Il y avait des cris, des injures et même des rires. Bernard CLAVEL, Le voyage du père, R. Laffont, 1965.

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